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Le serviteur de Dieu

Frère Marcel Van C. SS. R

(1928-1959)

 Bulletin de l’Association des Amis de Van

pour accompagner la cause du Frère Marcel

 

 

 

 

 

N°10

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Bulletin N°10

Frère Marcel Van

Historique de la Cause du Frère Marcel Van

Prions avec le Frère Marcel

C-75

Témoignages

Œuvres du Frère Marcel Van déjà publiées

Bulletin N°10 

 -Editorial-

 

 

Saint-Jérôme, le 7 mai 1997

 

Frère Marcel Van

La cause du Frère Joachim Nguyên tân Van, généralement connu sous le nom de Frère Marcel Van, progresse rapidement grâce aux " Amis de Van ". Dans ce court éditorial, je voudrais rendre un hommage au Père Antonio Boucher, qui fut durant six ans le directeur spirituel du Frère Van et vous donner deux courtes impressions sur la vie de ce jeune vietnamien, mort en rendant le sublime témoignage au Christ.

Rappelons tout d’abord le souvenir du Père Antonio Boucher, C.Ss.R. C’est lui qui a su déceler chez le jeune postulant, qui se présentait à lui, en 1945, les grandes qualités qui ornaient son cœur. C’est lui aussi qui a eu la merveilleuse idée de lui faire écrire ses mémoires, de recueillir ses poèmes et des copies de ses lettres. Sans ces trésors, le Frère Van ne serait pas connu et la grande communauté des chrétiens ne bénéficierait pas de ce modèle qui a vécu, avec Jésus, une expérience amoureuse incomparable. C’est lui, enfin, qui a travaillé à faire connaître le petit Frère. Il a aidé son confrère le Père Charles Bolduc qui a publié, en 1986, la première vie du Frère Marcel Van et il l’a présenté au Frère Daniel-Ange qui s’est donné beaucoup de mal pour répandre sa renommée en France.

Lorsque je considère la foi de ce jeune homme, qui a quitté le foyer paternel à l’âge de six ans, et qui a manifesté de si grandes convictions religieuses, je ne puis que penser à l’influence qu’ont eue ses parents, sa mère surtout, dans l’éclosion de cette vie spirituelle que les épreuves devaient faire grandir. Sa mère a enfoui dans son cœur une semence d’un grand prix. Ni les épines, ni les ronces n’ont pu l’étouffer. Une fleur (une image que Van appréciait particulièrement et qu’il a empruntée à sainte Thérèse-de-l’Enfant-Jésus) s’est épanouie. Mais cette fleur ne peut être estimée que par ceux qui savent que " l’essentiel ne peut être vu que par les yeux du cœur. "
Enfin Van est un saint pour notre temps.

C’est durant sa jeunesse qu’il a le plus souffert de la part des adultes. Ces derniers l’ont bousculé; ils l’ont violenté; ils ont essayé de mille manières de s’attaquer à son intégrité physique. N’est-il pas un modèle pour les jeunes enfants qui sont l’objet des turpitudes des adultes? A ceux-ci qui seraient tentés de considérer les enfants comme des esclaves voués à leur seul plaisir, le Frère Van rappelle la grandeur et la richesse des âmes d’enfant:

" Quiconque accueille un enfant tel que lui, à cause de mon nom, c’est moi qu’il accueille. Mais si quelqu’un doit scandaliser l’un de ces petits qui croient en moi, il serait préférable pour lui de se voir suspendre au cou une de ces meules que tournent les ânes et d’être englouti en pleine mer. " (Matt. 18, 5-6)

En terminant, je remercie " Les Amis de Van " de m’avoir donné l’occasion d’apporter cet humble témoignage envers ce serviteur, qui a marché dans la petite voie de sainte Thérèse-de-l’Enfant-Jésus, et qui a donné sa vie pour nourrir du Pain Eucharistique ses compagnons de geôle.

Marcel Van, aide-nous à toujours respecter les enfants et suscite, dans chacune de nos Églises, de nombreux ministres de l’Eucharistie.

+ Charles VALOIS,
évêque émérite de Saint-Jérôme.

Québec Canada

 

 

-Historique de la Cause du Frère Marcel Van-

 

Avant le 26 mars 1997...

Le procès informatif sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté du Serviteur de Dieu, le Frère Marcel Van, de la Congrégation du Très Saint Rédempteur, s’est ouvert le 26 mars 1997, au Foyer Sacerdotal Jean-Paul II, à Ars.

Cette date, fixée de toute éternité dans le plan de l’amour de notre Dieu, est à marquer d’un joli caillou blanc. Elle est l’aboutissement d’un long travail auquel a participé, dès 1986, Monseigneur Charles Valois, évêque de Saint-Jérôme, au Canada. La disparition des P.P Bolduc et Boucher en 1991 avait eu pour conséquence pratique de mettre en veilleuse les études et recherches qu’ils avaient entreprises sous sa direction. C’est sur la demande de Monseigneur Charles Valois que la Cause est transférée en France et que Monseigneur Guy Bagnard en reçoit la responsabilité, par lettre du 18 novembre 1994: il s’agit du document officiel, signé par S.E le Cardinal Felici, Préfet de la Congrégation des Causes des Saints.

Il était donc normal de proposer à Monseigneur Charles Valois la rédaction de l’éditorial du premier bulletin diffusé après le 26 mars 1997, et à cette occasion, de lui demander d’ouvrir un coin de son cœur pour nous faire partager une partie de ses souvenirs.
Qu’il trouve ici l’expression de toute notre gratitude.

Évoquer l’historique de la Cause du Frère Marcel Van... Nos Amis comprennent la dimension nouvelle que donnent à cette rubrique les événements évoqués durant la journée du 26 mars 1997.

Revenons donc quelques années en arrière, le jour où, retrouvant son Seigneur après l’avoir bien servi sur terre, le Frère Marcel laissait à tous ceux qui l’avaient approché le souvenir d’un homme tout donné à Dieu, dévoré par l’amour pour ses frères et l’oubli complet de lui-même.
Le Frère Marcel Van meurt le 10 juillet 1959.

Le Père Denis Paquette, C.Ss.R. et dernier Supérieur du Frère Marcel à Hanoi écrit à ses confrères:

" ...Qu’il devienne notre modèle; que ses précieux exemples soient toujours vivants devant nos yeux. Ils seront pour nous un puissant stimulant sur le chemin de l’amour et du sacrifice. "

Le Père Antonio Boucher, arrivé au Vietnam en 1935, fut, nous le savons, le Directeur spirituel du Frère Marcel, et par là son guide et son confident. Au moment où arrive au Sud Vietnam la nouvelle de la mort du Frère Marcel, il se trouve au Cap Saint-Jacques, où depuis 1956, il assume les fonctions d’économe de la Communauté et du Juvénat et de responsable de la distribution aux pauvres du ravitaillement fourni par le Secours Catholique Américain.

Dans ses souvenirs, évoquant les derniers mois de l’année 1964, le Père écrit:

" ...Il est évident pour tous que la Vice-Province du Vietnam est devenue adulte. Les Pères et Frères vietnamiens sont de plus en plus nombreux et qualifiés pour occuper certains postes tenus encore par des Canadiens. On sent, sans équivoque, que le moment est venu des grands changements.

" Dans une lettre du 13 juillet 1963, le Supérieur Vice-Provincial écrit clairement qu’au prochain chapitre général, il sera question de l’érection de la vice-province en province autonome et que ceux qui désirent quitter le Vietnam et retourner au Canada pourront le faire librement...
" ...On nous donne un an pour réfléchir et prendre une décision.

" Après avoir examiné la chose devant Dieu, j’ai choisi de revenir au Canada dans l’intention de me réadapter à la vie de la Province de Sainte-Anne, et d’y travailler dans la mesure de mes forces...

" ...Vers la fin mars 1964, je fais les préparatifs pour mon retour définitif au Canada... "

Le 27 mai 1964, la Province des Rédemptoristes au Vietnam est érigée canoniquement. Elle regroupe alors 80 prêtres et 75 frères coadjuteurs, tous vietnamiens.

C’est à ce moment que le Père Boucher retrouve son pays natal. Il y revient avec la richesse de ses 29 années de ministère en Indochine...et celle des cahiers, notes et lettres du Frère Marcel Van, soigneusement regroupés et conservés en vue de leur traduction, le moment venu.

Le Père Rosaire Boucher, C.Ss.R. au Canada, le petit frère du Père Antonio, évoque, en janvier 1996 pour les " Amis de Van ", ses souvenirs, plus particulièrement ceux des années de vie commune à ses cotés, au Monastère de Montréal:

" Quand je reviens sur la vie d’Antonio, je ne puis m’empêcher de penser au Vietnam où il a consacré 29 ans de sa vie.

....

" Et, de retour au pays, tout en œuvrant au Secrétariat des Missions, il ne perd pas contact avec le monde vietnamien. Ainsi, il se présentera au ministère de l’Immigration pour servir d’interprète auprès des réfugiés. Il les aidera à trouver des logements à prix modique, à les meubler, à leur procurer des vêtements à notre vestiaire au sous-sol de l’église St-Alphonse, les lundis de chaque semaine. On l’appellera pour entendre les confessions et il donnera des catéchèses en vue du baptême et de la confirmation, sans compter qu’il en aidera quelques-uns à l’apprentissage du français.

" Pourtant le gros travail des dernières années de sa vie sera consacré à l’oeuvre du Frère Marcel Van qu’il a eu comme novice.

" Dans une lettre adressée aux Petites Soeurs de Myriam, le 1° août 1986, il écrit :

" Je ne puis que me réjouir des efforts qui sont faits un peu partout dans le monde pour faire connaître cet humble frère, et mon grand désir, si Dieu le veut, c’est de consacrer le reste de ma vie à mettre en lumière toute la somme des écrits que j’ai pu conserver de lui, afin que les âmes puissent en profiter, selon le désir exprimé par Jésus.

" Ces écrits couvrent plus de mille pages...Veuillez donc me continuer le secours tout particulier de vos prières, afin de m’obtenir foi, confiance et courage pour accomplir tout ce que Dieu veut de moi dans cette mission confiée à Marcel. "

" Cette mission à laquelle Antonio fait allusion, il l’a réalisée en majeure partie. La traduction française des écrits de Van couvre 1252 pages dactylographiées à simple interligne..... "
Il a même fait plus.

Au terme de vingt-sept années de travail pour copier et traduire les précieux et fragiles écrits du Frère Marcel, le Père Antonio a posé, avant sa mort le 4 juillet 1991, des actions qui deviennent, à la lumière des événements, actes prophétiques dans l’histoire de la Cause de Béatification du Frère Marcel:
le 26 juin 1984:

Dans la préface du livre de Marie-Michel " L’amour me connaît ", Daniel-Ange écrit le 2 février 1990, en la Présentation du Seigneur:

" Montréal, le 26 juin 1984. En route vers l’aéroport de Mirabel, j’ai une demi-heure de battement dans le timing. J’en profite pour faire un saut dans un couvent où un Père m’avait supplié de passer. Avec émotion, il me parle d’un jeune vietnamien dont il a été le Maître des novices et le confident. Depuis 20 ans, il guettait l’occasion de le faire connaître et aimer. Vingt minutes plus tard, je repars pour l’aéroport, 700 pages dactylographiées en main, ou plutôt la main dans celle d’un nouvel ami, et quel ami! Trésor sans prix que la douane n’a même pas suspecté.

" Si elle s’intéressait aux biens spirituels, elle aurait imposé une taxe exorbitante. Dans l’avion - nuit du samedi au dimanche - priant et guettant les signes de l’Aurore, je me mets à dévorer ces pages: de la dynamite d’amour (si l’équipage savait!) capable de révolutionner une existence!...

" Rentré en ermitage, j’en étais torturé: comment faire connaître cet enfant de Dieu, cet enfant de Feu? Comment le laisser pénétrer dans des milliers de coeurs?

" Comment permettre à ce petit Vietnamien de parcourir la terre entière, de frapper à la porte de maisons sans nombre, de visiter des pauvres de biens et d’amour, d’essuyer des larmes en les transformant en diamants, d’arracher notre Occident à son état comateux, de nous secouer de notre léthargie? Tant de pauvres attendent un confident, un ami comme lui! Cheminer dans sa familiarité! Que de jeunes y retrouveraient l’envie d’aimer et simplement le goût de vivre. Et - qui sait? - jusqu’à la force de donner leur vie à leur tour,..

" Très concrètement, comment mettre dans les mains tendues d’une foule assoiffée d’Evangile vécu ces pages où passent, tour à tour, chacune des Béatitudes? Qui pourra réaliser ce gigantesque boulot de rédiger, sélectionner, classer ces innombrables pages?

" Van a dû me pousser vers un enfant du Carmel... Je me suis alors tourné vers mon frère bien-aimé Marie-Michel avec qui je fondais - cette année 1984 - l’école "Jeunesse-Lumière", école de vie, de courage et d’amour. Déjà débordé par son ministère de formation et d’évangélisation auprès de tant de jeunes qu’il écoute et pour qui il écrit, il a accepté... sans soupçonner, heureusement, la somme fabuleuse de travail que cela demanderait.

" Marie-Michel, laisse-moi te bénir pour ce super travail! Au nom de Van et Thérèse, au nom de tant de milliers de jeunes, surtout, qui vont en être bouleversés... Merci de n’avoir pas lâché et d’être allé jusqu’au bout. Fidèlement, courageusement. Avec joie!... "
Le 15 novembre 1985:

Ce jour-là, avec l’accord de ses Supérieurs, le Père Antonio Boucher écrit à Monseigneur Dominique Nguyên Van Lang, évêque de Xuân-Lôc, au Sud Vietnam et lui demande d’instruire le procès en vue de la béatification du Frère Marcel:

" Monseigneur,
" Cordial merci pour le certificat de baptême de Joachim Van.

......

" A titre de conseiller spirituel et de témoin de sa vie pendant dix ans, j’ai entre les mains tous les écrits du Frère Marcel:
 
a)- Autobiographie: couvrant 300 pages,

b)- Colloques avec Jésus, Marie et Thérèse de l’Enfant-Jésus, 250 pages,

c)- Notes intimes et correspondance, plus de 300 pages.

" Le contenu de ces écrits démontre à l’évidence que le Frère Marcel a pratiqué les vertus théologales et morales d’une manière héroïque.

" Je le considère comme un véritable émule de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

" En conséquence, bon nombre de personnes qui l’ont connu de son vivant ou par ses écrits insistent pour que son procès en vue de la béatification soit instruit dès que possible.

" Nous portons dans notre cœur et nos prières votre personne et votre pays tout entier.

Avec mes sentiments respectueux et fraternels,

Antonio Boucher, C.Ss.R. "

 

 

Le 6 janvier 1986,

Monseigneur Dominique Nguyên Van Lang, évêque de Xuân-Lôc, au Sud Vietnam, intervient auprès de Monseigneur Charles Valois, Evêque de Saint-Jérôme, Québec:

" Cher Monseigneur,

" Le R.P. Antonio Boucher, C.Ss.R. à Crémazie, Montréal, m’a écrit le 15 novembre 1985 et m’a demandé d’instruire le procès en vue de la béatification du Frère Marcel, rédemptoriste dont la famille se trouve dans mon diocèse.

" En raison des circonstances, Monseigneur, je vous serai reconnaissant de bien vouloir le faire à ma place. Pour cela, je vous délègue tout pouvoir nécessaire concernant l’instruction du susdit procès,

Et vous prie de croire à mes sentiments fraternels.

Dominique NGUYEN VAN LANG,

Evêque de Xuân-Lôc, Vietnam. "

 

C’est le 14 mars 1986 que Monseigneur Charles Valois demande au Cardinal Préfet de la Sacrée Congrégation pour les Causes des Saints, S.E le Cardinal Pietro Palazzini, de bien vouloir lui confier, à la requête de l’Evêque de Xuân-Lôc, l’Instruction du Procès en vue de la béatification du Frère Marcel Joachim Van, C.Ss.R.

Le transfert de la Cause du diocèse de Xuân-Lôc, au Sud Vietnam, sur celui de Saint-Jérôme, au Canada, est accordé le 21 mars 1986.
Dès lors, les choses avanceront rapidement.

Le 24 mars 1987, le Supérieur Général des Rédemptoristes désigne le postulateur, le Père Marazzo, C.Ss.R. à Rome et comme vice-postulateur, le Père Charles Bolduc, C.Ss.R. de la Province de Sainte Anne-de-Beaupré.

Les traductions se terminent. Le Père Antonio Boucher suit avec un intérêt particulier les travaux que le Père Marie-Michel poursuit en France sur les " Ecrits de Van ", Mais les années passent, et le Père Antonio Boucher retourne auprès du Père le 4 juillet 1991...
La Cause est vraiment lancée...

( à suivre )

 

- Prions avec le Frère Marcel-

 

Du " Journal Intime ", cette prière du Frère Marcel rédigée le 1° jour de sa retraite, à Dalat, du 18 au 23 décembre 1953.

(F-64-b)

" Marie, Mère chérie, je t’apporte toutes mes sécheresses, te priant de les offrir à Jésus ton enfant, dans l’espoir qu’il pourra s’en servir pour ramener une âme pécheresse à la ferveur de son amour.

" Mon bien-aimé Jésus, aide-moi à bien comprendre le précieux trésor de la " Grâce divine ", et à demeurer fidèle à cette grâce.

" Mon Jésus, comment faire pour te parler en ce moment? Ne pourrais-je pas t’exprimer mes sentiments par un regard? Oui, mais mon regard est bien sec, et comme le reflet de la sécheresse de mon cœur.

" Je suis plongé dans la sécheresse! Ces seuls mots résument bien mon état de ferveur en ce moment. Cette sécheresse, je te l’offre, Jésus, avec mes péchés et tout ce qui a contribué à rendre mon âme faible et misérable.

" Jésus, je suis un grand pécheur, n’est-ce pas? C’est probablement pour cette raison que je suis encore retenu sur cette terre d’exil. S’il en est ainsi, je te demande la grâce de la conversion, afin d’être en état de paraître au jugement, quand viendra mon dernier jour en ce monde. Accorde-moi la grâce de la conversion, aide-moi à parvenir à la sainteté.

F-64-c

" Je vois que je manque en beaucoup de choses, que, dans ma grande misère, je suis incapable de rien faire par moi-même pour me convertir. Il ne me reste plus qu’à mettre toute ma confiance en toi, Jésus. Il te suffit de dire un mot pour transformer toute ma vie. Ne me refuse donc pas cette faveur.

" Enfin, j’ai encore un désir à t’exprimer, Jésus, si cela répond à ton bon plaisir; c’est que tu me donnes, comme dernière croix, la maladie de la " tuberculose ". Si je désire endurer cette maladie, c’est que mon âme le réclame dans l’intention d’échapper à cette vie éphémère, pour être unie parfaitement à toi durant l’éternité. Je désire encore cette maladie afin de prier pour le futur prêtre qui me remplacera, et qui en ce moment rencontre mille difficultés. Oh! puisses-tu, dans ton amour répondre à ma demande!...

" Je te demande aussi avec instance, très sainte Mère Marie, d’intercéder pour m’obtenir cette faveur. Je te fais également la même demande, petite Thérèse, ma soeur. "

- Méditons avec le Frère Marcel-

Van pour les enfants

" A ceux-ci qui seraient tentés de considérer les enfants comme des esclaves voués à leur seul plaisir, le Frère Van rappelle la grandeur et la richesse des âmes d’enfant... " écrit Monseigneur Charles Valois dans l’éditorial de ce bulletin.

 

Quels sont donc les secrets de Van? Que propose-t-il pour l’éveil à la foi des petits enfants? C’est le cœur du problème.
Il a six ans et se prépare à sa première communion.

(A-31-a)

" J’atteignis bientôt mes six ans... Mon exil avait pris fin. On me permit de retourner à la maison, et désormais il me sera possible de vivre continuellement auprès de ma chère petite sœur. A ce bonheur s’ajoutera celui de ma préparation à la première communion. Ce temps de préparation a duré six mois. A part Jésus, personne ne peut comprendre le bonheur qui inonda alors mon âme. Cependant comme Jésus voulait que ce bonheur fût intérieur, il a permis que je vive dans l’inquiétude .

(A-31-b)

" En effet, mon Père, avant de goûter le bonheur de recevoir Jésus, j’ai dû passer par une longue épreuve, si bien qu’il a fallu un miracle pour réaliser le désir de mon coeur. Le tout premier obstacle, c’est que, au dire de tout le monde, j’étais trop petit et que par conséquent il n’était pas sûr que je comprenne suffisamment ce qu’il faut savoir pour recevoir dignement un si grand sacrement. Seule ma mère osait affirmer que malgré ma petite taille je pouvais très bien faire ma première communion, et que d’ailleurs j’étais toujours prêt. Cependant elle n’osait se décider, de sorte qu’elle dut me conduire chez le curé, l’abbé Nghia, pour le mettre au courant de tout .

(A-31-c)

" L’abbé Dominique Nghia, après m’avoir interrogé sommairement sur la messe et l’Eucharistie, voyant que je pouvais répondre clairement m’adressa des félicitations. Cependant il hésitait à m’admettre à la première communion qui devait avoir lieu prochainement; c’est pourquoi il dit à ma mère : "  Le petit est très intelligent, tout à fait comme sa sœur Lê, mais je vois qu’il est encore très jeune et je crains quelque inconvénient. Toutefois, laissez-moi essayer. Désormais, envoyez-le chaque soir au parloir avec les autres enfants afin qu’il apprenne davantage son catéchisme et que je puisse vérifier s’il le connaît suffisamment. " 

(A-32-a)

" Les jours et les mois passent ; mon cœur éprouve tantôt de la joie, tantôt de la tristesse. Je ne puis que mettre ma confiance en Marie, venant chaque jour lui adresser mes supplications et lui offrir les chapelets que je récite avec amour et ferveur. C’est elle avant tout qui est le lieu de mon espérance .

(A-32-b)

" Le deuxième obstacle rencontré n’était pas moins sérieux que le premier.... Je devais aller tous les soirs à la cure pour apprendre le catéchisme avec les autres enfants. Personnellement, je ne trouvais aucune difficulté à apprendre le catéchisme. Mais la difficulté provenait du catéchiste qui, ne sachant pas éduquer les enfants, ne tenait aucun compte de leurs besoins ni des pensées qu’ils auraient pu exprimer ouvertement et en toute liberté. Ce qui arrivait, c’est que les enfants disaient par cœur beaucoup de choses, mais ne comprenaient que très peu les choses essentielles. Tous les enfants qui se réunissaient là étaient serrés les uns contre les autres comme dans un pressoir. Devant eux se tenait un notable fier de sa dignité. Tenant en main un rotin, il se promenait majestueusement comme un tigre hargneux. Si, de ses yeux très perçants, il voyait un enfant bouger un peu, sommeiller ou n’ouvrir pas la bouche toute grande pour hurler les réponses du catéchisme, il le caressait immédiatement de son rotin. Je n’aimais pas du tout cette manière d’agir. Naturellement, je n’osais pas haïr le catéchiste, cependant j’éprouvais une peur terrible en présence de cette féroce majesté. Chaque fois que je l’entendais frapper un enfant, je sentais par tout le corps comme les picotements de la bourbouille, et je devais faire tous mes efforts pour arriver à garder un visage naturel. Je dois avouer franchement que je n’ai absolument rien appris à pareille école. Tout ce que j’ai pu apprendre et comprendre clairement, je le dois uniquement à ma mère qui me l’a enseigné à la maison. A la cure, au contraire, on n’a réussi qu’à me faire oublier ce que je savais déjà, sans arriver à m’apprendre rien de nouveau. Oh ! à ce compte là, comment espérer encore recevoir Jésus !

(A-33-a)

" Heureusement, chaque soir, avant notre retour à la maison, le curé venait nous faire passer un examen. Malgré sa barbe touffue, il n’avait pas l’air féroce comme le notable. En nous interrogeant, il employait toujours des paroles simples, empreintes de douceur et d’intimité, de sorte que tous, nous l’aimions et pouvions répondre aisément à ses questions. Au contraire, quand c’était le notable qui interrogeait, l’enfant interrogé devenait tout pâle comme une poule saignée. De plus, quand le curé voyait qu’un enfant répondait bien à ses questions, il lui donnait une récompense ou le stimulait par des paroles réconfortantes. Si quelqu’un répondait moins bien, il l’exhortait à prendre patience. Chez le notable, aucun encouragement: si on ne pouvait répondre à ses questions, il fallait tout simplement s’étendre par terre et recevoir des coups de rotin. Qu’on réussisse ou non plus tard, il ne s’en préoccupait pas du tout .

 

(A-33-b)

" Vous pensez bien, mon Père, qu’avec un pareil système d’éducation, il est impossible de former les enfants et de leur inspirer de bons sentiments... "

En 1944, alors qu’il se prépare à entrer chez les Rédemptoristes, Van est encore à la cure de Hùu-Bang, où tant de choses se sont passées pour lui dans sa petite enfance, entre 1935 et 1941. Il a quinze ans.

(A-286-c)

" Durant cette période d’attente, Dieu m’a encore accordé le bonheur de vivre au milieu des enfants. L’abbé Nha, sachant que les Rédemptoristes m’obligeaient à attendre encore longtemps avant de m’admettre chez eux, m’emmenait avec lui partout où il allait, surtout à l’occasion de la retraite dans les paroisses annexes. La plupart du temps, il me confiait l’enseignement du catéchisme aux enfants. Si les catéchistes trouvaient ce travail pénible, pour moi il n’y avait pas de bonheur comparable à celui-là.... Ma méthode d’enseignement consistait à aller jouer avec eux, et à les gâter dans les choses qu’ils aimaient. Nécessairement, parmi ces choses qu’aiment les enfants, il y en avait de stupides, bien que exemptes de faute. Il faut donc avoir l’esprit éveillé pour les éduquer, évitant d’être trop réservé et trop sévère, ce qui engendrerait chez eux la crainte; et une fois qu’ils ont peur, ils ne songent plus qu’à s’enfuir.

(A-287-a)

" J’ai constaté que jamais les enfants n’apprenaient aussi vite leur catéchisme que lorsque je les emmenais jouer; et ce qu’ils avaient appris, ils le retenaient longtemps. Bien qu’il y eut une heure fixée pour chaque leçon, je m’ingéniais à transformer cette heure habituellement longue et triste en une heure joyeuse qui leur paraissait un instant. En suivant cette méthode, j’ai réalisé que les enfants apprenaient très vite.

(A-287-b)

" Alors que faire pour l’aider à se rappeler qu’il n’y a qu’un seul Dieu, mais trois personnes en Dieu? J’organisai aussitôt pour les enfants qui n’avaient pas de mémoire, un jeu à la mode indienne " Jeu un, deux, trois ", posant comme condition que le vaincu recevrait trois chiquenaudes sur le nez. Après avoir joué un instant, je l’interrogeais de nouveau...Il avait encore oublié. " Allons, comment peux-tu oublier? Un seul nez mais qui reçoit trois chiquenaudes, ce qui peut être comparé à un seul Dieu en qui il y a trois personnes. C’est bien facile à retenir. Recommencez à jouer, mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a qu’un nez mais trois chiquenaudes. Les enfants éclatèrent de rire, et dans la suite, si quelqu’un répondait mal à ma question, je n’avais qu’à montrer le nez, du doigt, et ils se rappelaient aussitôt: Un seul Dieu, mais trois personnes. Je trouvais quand même difficile de faire retenir aux enfants l’enseignement que je leur donnais. Tous n’avaient pas le même degré d’intelligence. Pour beaucoup, quand il s’agissait d’apprendre un jeu, ils étaient très habiles, mais dès que je les interrogeais sur l’Ave Maria, leur esprit était comme plongé dans les ténèbres. Ils ne faisaient qu’ânonner sans pouvoir rien dire. Il faut donc user de patience envers eux, chercher à les comprendre afin de leur donner un moyen de s’exprimer adapté à leur intelligence. Il ne faut pas les rebuter, de peur qu’ils ne s’obstinent.

(A-287-c)

" Quant à moi, en de pareilles circonstances, j’avais recours encore à un autre moyen: la prière. Je comprenais qu’un éducateur qui n’est pas patient ne peut que nuire aux enfants; or pour obtenir la patience, il est nécessaire de prier à ce moment-là même. Ah! le moyen de la prière! Il m’a encore aidé plus que tous les autres moyens à obtenir d’excellents résultats ...

A-288-c

" Dans les rapports avec les enfants, il faut savoir user d’affection plus que de paroles de menace. Partout et toujours, j’ai constaté que les enfants n’aiment que l’affabilité et la douceur. Un jour, à titre d’expérience, je posai à un groupe d’enfants la question que voici: " Quand vous parlez à Dieu, lequel des deux préférez vous: l’appeler " votre Père " et vous dire " ses enfants ", ou bien l’appeler votre Seigneur et vous dire ses serviteurs? Tous répondirent d’une seule voix: " Nous préférons l’appeler notre " Père " et nous dire ses " enfants ".. Cela prouve que toujours les enfants ont des préférences pour tout ce qui est aimable. Il ne faut donc jamais les contrarier dans les choses qui leur plaisent. Il est nécessaire, cependant, de leur faire comprendre que leurs actes sont utiles ou nuisibles, bons ou mauvais. S’ils posent des actes bons, l’éducateur doit collaborer avec eux pour les élever jusqu’à la perfection. Si, au contraire, leurs actes sont mauvais, il doit encore les aider à supprimer entièrement de tels actes. La conscience des enfants est différente de celle des adultes. Parfois ils vont se placer sans le savoir en des endroits malpropres; parfois aussi ils vont faire le bien sans y avoir été encouragés ni guidés par personne. Le cœur de l’enfant se laisse facilement attirer, de sorte que, si l’éducateur sait se faire aimer d’eux, l’oeuvre de leur éducation deviendra très facile. J’ai constaté que lorsque les enfants m’aimaient, ils écoutaient tout ce que je leur disais, et acceptaient tout ce que je voulais. Ils étaient devenus entre mes mains absolument comme de la cire molle à laquelle je pouvais très facilement donner la forme que je voulais.

(A-289-a)

" Il n’en reste pas moins que la croix de l’éducateur est loin d’être facile à porter...Si je parle ainsi, c’est que, à cette époque où j’enseignais le catéchisme aux enfants, j’ai connu bien des amertumes. En ce temps-là, je suivais la méthode que m’avait enseignée auparavant sainte Thérèse pour les petits enfants qui comprenaient un peu la manière de vivre tout naturellement et familièrement avec Dieu comme avec les personnes qui nous sont proches. Un jour, durant le salut du Très Saint Sacrement, je vis un petit (Joseph Bai) qui de temps en temps jetait un regard sur le tabernacle, puis baissait la tête et riait en silence. Je compris que certainement il se passait quelque chose d’intéressant entre lui et Jésus. Après la bénédiction, j’eus la curiosité de l’appeler pour l’interroger. Voici ce qu’il m’a raconté en toute sincérité.

" - Parce que je n’avais pas su ma leçon ce matin, le maître m’a condamné à être privé de toute nourriture pour le dîner. Vers onze heures, déjà tourmenté par la faim, je me rendis à l’église et, suivant votre conseil, je m’adressai à Jésus pour lui dire: O Jésus, j’ai bien faim, veuillez trouver un moyen d’apaiser un peu ma faim. Or, en mettant les pieds hors de l’église, je vous ai rencontré, vous m’avez demandé si j’avais faim et vous m’avez donné vingt sous pour aller manger des gâteaux... Voilà! Puis criant de bonheur, Bai continua: ne pensez-vous pas qu’il est avantageux d’être ainsi simple avec Jésus? C’est pour cela que, durant la visite au Saint Sacrement, chaque fois que je regardais Jésus, je ne pouvais m’empêcher de rire en secret. "

(A-289-b)

" Mon Père, voilà un des résultats obtenus dont j’ai voulu vous faire part. Les enfants étaient naturellement simples et ouverts avec moi. Attachés à moi comme à un grand frère, ils se faisaient un bonheur de suivre toutes les directives que je leur donnais. Les gens disaient: " Partout où il va, les enfants l’entourent comme des mouches autour d’un gâteau de riz gluant " C’est bien vrai. Cependant, il en est peu qui comprennent pourquoi j’aime les enfants, et pourquoi les enfants m’aiment. Les uns croient que je les aime par tempérament; mais je dois ajouter ceci:
Si les enfants m’attirent et me sont chers, ce n’est pas seulement affaire de tempérament, mais encore en raison de la beauté et de la limpidité de leur âme toute remplie de l’Amour de Dieu. Pour moi, vivre au milieu d’un groupe d’enfants, c’est comme vivre dans un paradis. Et, à ce que je pense, si le bon Dieu ne m’avait pas appelé à mener une vie cachée en religion, il est probable que je serais devenu un prêtre uniquement voué au service des enfants... Mais, me voilà rendu bien loin de l’histoire de ma vocation, que j’ai interrompue à cause des enfants... "

Nous terminerons notre méditation par cette lettre de Van à ses parents qui nous émerveille par la beauté et la poésie d’un cœur d’enfant:

 

C-75

Thai-hà-Ap, le 8 février 1948.

A ses parents.

 

J.M.J.T
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mes chers parents,

 

J’ai constaté que durant ces derniers jours l’aspect de la nature a changé. Une brise légère et le crachin annoncent l’arrivée du printemps. En contemplant les paysages charmants du nouvel an, j’éprouve la même joie qu’au temps de mon enfance, alors que, la tête ornée de fleurs de pêcher, je battais le tambour en courant çà et là comme un papillon dans la maison paternelle. Je sens aussi le besoin d’étaler mes sourires comme des fleurs printanières. Vraiment, les sentiments que fait naître en moi l’approche du Têt sont les mêmes qu’aux jours de mon enfance. Je me sens joyeux, je désire que le Têt arrive, j’aime les fleurs et les pétards, et je désire toutes les joies du petit enfant. Cependant, je suis en ce moment comme une fleur printanière enfermée dans une prison. Pourtant, c’est moi-même qui ai voulu être ainsi emprisonné, afin que Jésus soit le seul à contempler la beauté de mon âme.

Quoiqu’il en soit, je ne puis vous oublier, chers parents, durant ces jours du Têt. Aussi, c’est avec un cœur d’enfant que je viens vous exprimer mes sentiments et vous présenter mes souhaits. Je sais bien que j’appartiens entièrement à Jésus, mais je sais aussi que Jésus ne me défend pas de vous dire ma filiale affection. Par conséquent, n’hésitez pas, chers parents, à accepter les paroles que je vous adresse ici.

Mes chers parents, je ne suis ni le premier ni le dernier de vos enfants; je suis une fleur éclose au milieu de la branche vers la fin du printemps. Après avoir vécu les premières années de mon enfance dans le jardin familial, je me suis engagé sur une route exposée à la pluie et au vent, pour entrer enfin dans le jardin de ce monastère. Durant ma vie, j’ai passé peu de temps auprès de vous, chers parents; mais devoir vivre ainsi éloigné de vous, c’était contraire au sentiment naturel que Dieu avait mis dans mon coeur, à savoir: le désir de vivre auprès de vous, cher papa et chère maman. Même avec la perspective d’avoir à subir des regards de mépris et des paroles discordantes, je désirais toujours vivre sans cesse près de vous. Je ne comprends pas pourquoi Dieu m’a donné un tel attachement. Mais je ne comprend pas non plus pourquoi il a disposé de ma vie de façon à contrarier tout à fait cet attachement naturel. C’est là sa volonté mystérieuse, et il m’a fait comprendre qu’il voulait par là me manifester son amour.

Je sais qu’une fleur éclose au milieu de la branche est une fleur cachée, visible à un petit nombre seulement. Oui, c’est juste; Dieu m’ayant placé au milieu de la branche, l’éloignement est venu ensuite me cacher à vos yeux. Cependant, le parfum s’exhalant de mon cœur ne pouvait faire autrement que de se répandre hors du feuillage qui me dissimulait, chaque fois que passait un coup de vent. Chers parents, je sais que je ne puis rester toujours auprès de vous pour vous dire mon affection; mais chaque fois que se présente une occasion, impossible pour moi d’oublier l’amour que je vous porte, et qui ne cesse d’habiter mon coeur.

Chers parents, à l’occasion du Têt, la brise printanière a soufflé dans mon coeur, et naturellement le parfum de l’amour est emporté par le vent pour parvenir jusqu’à vous.

Comme souhaits du nouvel an, que vous dire, et comment m’exprimer? C’est bien difficile. Aussi je cède la parole au petit Jésus qui vous présentera mes souhaits comme il l’entend. Quant à moi, je ne puis que demander qu’il existe dans la famille un lien d’amitié profonde qui a son origine dans l’amour de Dieu, de façon que nous nous aimions les uns les autres, et que nous n’hésitions pas à nous manifester mutuellement cet amour... Daigne le Seigneur accueillir mes bons souhaits, et donner à notre famille une vraie joie dans l’amour de Dieu, non seulement à l’occasion du nouvel an, mais encore tous les jours de notre vie à chacun sur cette terre.

Ensuite, chers parents, en ce premier jour de l’an, je vous demande de poser les mains sur chacun de vos enfants, de prier Dieu de nous bénir, afin que durant cette année, nous puissions jouir de la vraie paix donnée par Dieu grâce à votre geste de bénédiction.

Chers parents, voilà en quelques mots l’expression sincère de mes sentiments à votre égard. Daignez les accueillir et bénir votre enfant éloigné.

Quant à moi, je n’ose pas dire que je suis en bonne santé, ni dire que je suis malade. Tout ce que je peux dire, c’est que, aujourd’hui, je suis encore vivant; qu’en sera-t-il cette nuit et demain? Je ne connais pas encore la volonté de Dieu. Comme je vous l’ai dit plus haut, je suis comme une fleur printanière emprisonnée... Vraiment, le printemps est arrivé, mais j’attends toujours l’arrivée d’un autre printemps; un printemps après lequel mon cœur soupire à chaque instant. Mais, cela suffit, je laisse ce sujet de côté, car si j’en parlais, je ne serais sûrement pas en paix....! Je désire aller au ciel pour voir quelqu’un que mon cœur aimant ne cesse de chercher. Ah! chers parents, veuillez ne pas vous attrister; je ne veux pas mourir avant vous, mais au fond de mon cœur il y a comme un aimant qui naturellement cherche les objets que mon cœur aime. Or, c’est comme si mon cœur n’était orienté que vers le ciel, parce qu’il y a là quelqu’un que mon cœur aime et avec qui je suis uni. Ah! j’oubliais. Me voilà en train de parler encore d’un sujet que je voulais laisser de côté; c’est vraiment ridicule. Il reste cependant que cette digression peut être pour vous une histoire amusante pour le jour du Têt. Veuillez m’excuser et laisser cela de côté.

Je suis presque au bout de mon papier; je conclus brièvement. A midi, j’ai laissé la sieste de côté, pour terminer cette lettre; pourtant, j’ai dû encore me hâter. Veuillez me comprendre.

Que Dieu répande sa bénédiction sur vous, chers parents, et sur toute la famille. En célébrant le Têt, ne m’oubliez pas, car cette année, je ne désire que célébrer ce jour dans la " Joie ". C’est là mon unique souhait, pour consoler Jésus mon petit ami de coeur.

Au revoir, cher papa et chère maman.

J.M.T.Marcel.

 

 

-Témoignages-

 

" Van, tu seras joie pour les paumés! "

écrit Daniel-Ange dans la préface du livre de Marie-Michel " L’amour me connaît ". Et il continue:

" En regardant le visage grave et doux de Van, j’entends Dieu: "Celui qui ne deviendra pas comme ce petit enfant que voici, il n’entrera pas dans le Royaume." Comment pourrait-il y entrer, puisque le Royaume, c’est le Roi et que le Roi est un enfant. Seul un enfant peut accueillir l’Enfant.

" Van, c’est la sainteté pour aujourd’hui. Non la perfection morale des supers-cracks, des champions olympiques du self-control, des héros de stoïcisme ou d’impassibilité, mais la sainteté des pauvres, des petits, des fragiles dont la vulnérabilité même s’ouvre à l’Amour. Pour que, par les blessures faites par la vie, la Vie même puisse être donnée... Van a laissé l’Esprit développer en lui, au maximum, son potentiel baptismal. Il a exercé son pouvoir: devenir enfant de Dieu!

" Van, j’aimerais te donner comme intime et confident à une multitude de jeunes et enfants en quête de vérité, de tendresse, de lumière. Petit frère, tu les conduiras loin, tout en marchant à leurs pas. Tu les comprendras du dedans. Tu es passé par tant de chemins identiques. Tu as été blessé, dès ta petite enfance, par les même blessures. A la suite de Thérèse, le Seigneur t’a préparé à accueillir la génération 2000. Ce que tu as vécu et écrit, c’était prophétique! Tu es un petit prophète, un maître spirituel pour notre temps. Les grands, les savants, les intellectuels te regarderont de haut, tu passeras pour "minus", taré.

" Mais tu feras la joie de Sylvie qui se retrouve enceinte à 14 ans, de Bruno, violé à 9 ans; de Chantal, qui est à sa huitième tentative de suicide; d’Eric, dont les parents viennent de se séparer, de Laurent, qui se prostitue dans la rue Sainte-Anne; de Brigitte, en dialyse depuis 15 ans; de Robert, toujours dernier en classe; de Françoise, que son ami vient de plaquer; de Claude, embarqué dans une secte satanique; de Virginie, enfin, qui essaie simplement de vivre sa foi chrétienne.

" Van, tu verras le plus beau en eux. Et eux se retrouveront quelque part en toi. Des connivences vont se tisser. Vous serez complices dans l’Amour. Comme un enfant - mine de rien - tu les conduiras chez eux, cette demeure où ils tomberont dans les bras de ce Père dont ils se sentiront à jamais aimés.

" Van, d’avance sois béni d’être un petit infirmier pour les mille blessés d’aujourd’hui, victimes des pires agressions que l’on puisse imaginer. Merci de remettre debout sans jamais écraser. D’ouvrir au pardon reçu et donné, sans jamais humilier... Merci pour ton humour, ta spontanéité, tes clins d’oeil malicieux. La croix ne t’a pas brimé, ne t’a pas coincé. Elle t’a rendu à toi-même.

" Merci d’être devant nous, avec nous, ce que tu es. Sans frimer. Sans biaiser. Merci d’être Van de Jésus, Van de Bethléem, Van de Nazareth, Van de la Croix, Van de l’Aurore pascale. Tu demeures à jamais un enfant de l’Aurore: d’une lumière toujours neuve. "

  

Adresse pour les témoignages utiles à la Cause du Frère Marcel:

Les Amis de Van

35, rue Alain Chartier

75015 PARIS

  

 

- Œuvres du Frère Marcel Van déjà publiées-

L’amour ne peut mourir.

Père Marie-Michel. Vie de Marcel Van.

Le Sarment / Fayard. Témoins de la lumière. 69 F-274 pages.

L’amour me connaît.

Père Marie-Michel. Ecrits spirituels de Marcel Van.

Le Sarment / Fayard. Paroles de lumière. 75 F-304 pages.

L’enfant de l’aurore.

Père Marie-Michel. Correspondances de Marcel Van.

Le Sarment / Fayard. Paroles de lumière. 69 F-295 pages.

 

 

Tinh jêu không thé chêt.

Version en langue vietnamienne

de L’amour ne peut mourir.

Les Amis de Van.

50 F-286 pages.

 

Van, petit frère de Thérèse.

Petite histoire illustrée.

Numéro spécial de Vianney.

30 F-68 pages.

 

Le Rosaire. Textes de Van

Monastère de Chambarand 18 F-42 pages.

Cassette vidéo.

L’Amour ne peut mourir.

La vie de Marcel Van.

Rassemblement à son image.

160 F-1 heure.

Cassettes audio. 25 F

Van,

l’Enfant au cœur de feu.

Père Daniel-Ange.

Diakonia.

Van et Thérèse.

Père Marie-Michel.

Maria Multi Media

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