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-Sommaire-

Editorial du Père Bruno-Marie Simon, o.p.
Historique de la Cause du Frère Marcel
Van pour les jeunes.
Prions avec le Frère Marcel
Méditons avec le Frère Marcel (La civilisation de l'amour.)
Témoignages
Oeuvres du Frère Marcel déjà publiées
Les Amis de Van

 

-Editorial-

 

Taggia, le 21 janvier 1997

Au désespoir d'une jeunesse déboussolée qui tente de s'étourdir dans la recherche du succès, de la drogue ou du sexe, beaucoup proposent des valeurs humaines depuis longtemps reniées par l'occident. Ces valeurs sont réelles, mais aucun idéal, fut-il le plus beau, ne peut délivrer notre coeur des ténèbres qui l'étouffent mortellement. Nous avons perdu Dieu. C'est notre vrai malheur, le seul qui fasse pleurer amèrement les saints...

Ce n'est donc pas la beauté qui sauvera le monde, mais le Christ et rien que le Christ. Voilà le cri de Van! Voilà sa joie! Voilà son espérance!

Au vide qui tourmente tant les jeunes il n'y a qu'une réponse nous dit saint Paul, et c'est celle de la Croix, "folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, puissance de Dieu". Cettefolie divine échappera toujours "aux sages et aux intelligents" qui ne sauront jamais voir dans le visage "sans beauté ni éclat" du Crucifié la joie de Dieu. Et pourtant c'est bien cette joie qui brûlait de bonheur le coeur de Van livré à la cruauté des hommes.

C'est elle que le Bon Larron a reconnue, lui qui n'avait vu aucun des miracles accomplis par Jésus.

C'est elle qui faisait dire à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus dans la souffrance et les ténèbres: "Mon âme est dans une paix surprenante". C'est elle, et elle seule, qui anime et fait vivre l'Eglise depuis toujours et pour toujours...

Mais comment voir dans le Christ en croix la joie de Dieu? Comment ne pas perdre la foi devant ce spectacle où la mort semble triompher comme elle semble le faire encore aujourd'hui avec insolence partout dans le monde?

Certainement pas à coups de bonne volonté, comme le manifeste la trahison de saint Pierre qui pourtant ne manquait pas de courage, mais en devenant, à la suite de la petite Thérèse et de Van, un de ces enfants auxquels le Christ a promis le Royaume des Cieux. En effet, eux seuls peuvent regarder la Croix et y voir le mystère de la Toute Puissance dont la douceur ne ressemble à rien si ce n'est à une faiblesse insondable. Eux seuls savent que Dieu est un enfant innocent, sans défense, et qu'il nous aime en tremblant parce qu'il a peur de notre dureté, bien plus implacable que toutes nos cruautés et nos délires.

Folie d'un Amour qui trouve sa joie éternelle et sa victoire sur le mal à ne mettre aucune limite à sa faiblesse devant l'orgueil des hommes. Incroyable pouvoir de cette liberté capable de refuser et de blesser un tel Amour mais aussi de l'accueillir et de le consoler par le repentir et la confiance. Aucune sagesse humaine ne peut entrer dans un tel mystère, il y faut la souplesse des enfants ou des paumés qui se laissent entraîner, blottis dans les bras de la Sainte Vierge, par le vertige de la Croix pour y trouver la Joie et la Paix de Dieu.

Voilà le message de Van aux jeunes. Il est fou! Certes. Mais comment ne pas être séduit par cette folie qui illumine de joie et de paix son regard...

fr. Bruno-Marie Simon o.p.

-Historique de la Cause du Frère Marcel Van-

 

 

Van pour les jeunes

 

Dans quelques mois, le Saint Père accueillera dans notre capitale des milliers de pèlerins, venus du monde entier pour les 12° journées mondiales de la Jeunesse. Il vient de rappeler aux 8000 jeunes de Paris, réunis par le Cardinal Lustiger, qu'au seuil du troisième millénaire, comme pour toutes les générations précédentes, " Dieu appelle les hommes à bâtir la civilisation de l'amour...Dieu nous demande de combattre pour l'amour, contre le péché qui détruit l'homme et divise la société... "

Depuis des siècles, à la suite des premiers disciples, le peuple de Dieu avance dans la longue nuit de l'Espérance...La lumière radieuse des saints, illuminés par la gloire de Dieu, éclaire l'Eglise du Christ, présente sur tous les continents, par ses fidèles et ses pasteurs, réunis autour de leurs évêques, les successeurs des premiers apôtres.

 

-Maître, où demeures-tu?

-Dans le coeur de tous ceux qui, innombrables, " ont pris leur croix et Me suivent chaque jour ", ceux qui croient en Ma parole, ceux qui ont un coeur de pauvre, ceux qui sont doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de la justice, les miséricordieux, les coeurs purs, les pacifiques, les persécutés pour la justice...

Et les enfants...

En cette année du centenaire de la naissance au Ciel de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, nous lui confions très spécialement le Saint Père et tous les jeunes " qui viendront " dans notre pays. Qu'elle continue, pour notre temps, à faire du bien sur la terre...

A tous les jeunes, et les moins jeunes, engagés à la suite du Saint-Père pour bâtir la civilisation de l'amour, nous proposons, dans ce bulletin, quelques textes extraits des " Ecrits " laissés par le Frère Marcel et traduits par le Père Boucher.

Ce sont, comme ils viennent, les grands thèmes de L'Amour, de la joie, de la souffrance, de la famille, de la fidélité, de la confiance en Dieu... abordés par Van pour: " rassasier les âmes qui veulent se faire toutes petites pour venir à Jésus... "

 

 

Extraits du "Journal Intime et autres écrits" du Frère Marcel Van.

 

(F-7-c)
" Il n'est pas nécessaire de faire toujours plus, mais toujours mieux. "

(F-14-c)
Marie est notre véritable mère.

" O Marie, tu es ma véritable mère. Je t'offre mon coeur et mon âme. C'est avec ton coeur que je veux aimer Jésus. O mère, toute âme qui se livre à toi en toute confiance ne manquera jamais de rien. O mère, je t'aime beaucoup, daigne offrir mon amour à Jésus. "

(F-15-c)
Joyeux par amour

Je suis toujours joyeux par amour...

Même si mon coeur connaît la sécheresse,

J'ai toujours le sourire aux lèvres

Quand souffle le vent d'automne.

 

Je suis toujours joyeux par amour...

Même s'il est atteint par la souffrance,

Ou sous le coup d'une profonde tristesse,

Mon coeur ne cesse de vivre en paix.

 

Ce n'est pas la joie, mais bien l'Amour

Qui est ma source de joie.

Mon Jésus, comme tu es beau,

Et combien profonde ta tendresse.

 

Ce n'est pas la joie qui est cause de ma joie.

Même si je n'ai rien à craindre,

Même si mon coeur bondit de joie,

C'est toujours là un effet de l'Amour...

 

(F-35-f)

" L'amour est toujours la force qui fait agir. Ne pas distinguer entre ce qui est élevé ou humble, grand ou petit, c'est là une mortification plus importante que porter un cilice ou se donner la discipline. "

 

(F-37-c)

" Jésus, ne m'oublie pas. Fais-moi comprendre ce qu'est l'humilité; fais que je reconnaisse ma toute petitesse, que j'accepte de bon coeur le mépris. Et même si tout le monde me rejette, fais que je me rappelle toujours que je ne suis rien.

" Jésus, je consens à tout sacrifier, pour me consacrer uniquement à la conquête de l'Amour. "

 

(F-41-c)

" Aimer! Aimer! aimer, c'est aimer! Quand je t'aime, Jésus, je te dis simplement: je t'aime, un mot qui traduit l'amour du coeur. Quand je t'aime d'un amour intérieur, toute ma vie devient un coeur aimant, un coeur qui aime. "

 

(F-42-c)

" Pour aimer, il ne suffit pas de répéter sans cesse je t'aime, je t'aime. Le véritable amour consiste à faire la volonté de celui qu'on aime. C'est là l'amour, l'amour parfait. "

 

Soir d'amour, le 26 mai 1951

" A chaque âme qui s'est consacrée à lui, Dieu a confié une mission particulière qui commence d'abord en ce monde, pour se continuer ensuite dans le ciel. Ainsi, le Fils de l'homme a fait connaître sa mission alors qu'il accomplissait sur terre l'oeuvre de la Rédemption. Et quand il fut monté au ciel, les fidèles ont continué sa mission, et son nom s'est répandu par toute la terre. Marcel! ta mission à toi, c'est d'avoir le coeur d'une Maman. Tu devras endurer encore beaucoup de souffrances, pour remplir cette mission. Toutefois, par amour, fais ton possible. "

 

(F-48-a)

" L'homme humble n'invoque pas telle ou telle raison pour se cacher. Il reconnaît toujours son néant, mais en même temps, il n'hésite pas à admettre qu'il est une créature sortie des mains de Dieu et chère à son coeur. Il reconnaît les grâces reçues de Dieu, de même que les talents qui lui ont été donnés pour travailler à la gloire de Dieu. Tout comme cette fleur qui, malgré sa grande fragilité, a toujours raison d'étaler ce qui fait sa grâce et sa beauté.

" L'humilité consiste donc à se connaître soi-même. L'humilité, c'est la vérité. L'homme humble attire la pitié de Dieu, et l'oblige, pour ainsi dire, à s'abaisser jusqu'à sa petitesse. "

 

(F-59-c)

" Dans le monde, il ne manque pas de grains de sable. Mais, chose étrange et rare, c'est que beaucoup de grains de sable ne savent pas qu'ils sont des grains de sable. Si chaque grain de sable se comprenait à la manière du grain de sable de Lisieux, est-ce que le monde ne compterait pas déjà un très grand nombre de saints?

" Mais, hélas!...chose vraiment triste, il existe, de notre époque, quantité de grains de sable qui, malgré leur toute petitesse, veulent se donner la dimension d'une haute montagne recouverte d'arbres touffus, avec des fleurs multicolores qui se balancent et attirent le regard des voyageurs...Ils veulent signifier par là qu'ils possèdent des secrets sur la vie qui font battre le coeur des explorateurs...

" Grain de sable! c'est précisément pour avoir quitté ta place qui est d'adhérer au talon de tout le monde, selon la volonté de Dieu, que tu te laisses emporter par le vent de l'orgueil. C'est cet orgueil même qui te conduira à ta perte. Tu ne seras plus considéré comme un être dans le regard de Dieu, puisque tu t'es placé en dehors de sa volonté. "

 

 

(F-65-a)

" Chaque fois que j'entends parler de la vertu et du voeu de chasteté, j'y trouve une beauté qu'il m'est impossible de décrire dans toute sa splendeur. Et pour moi, il n'existe en ce monde aucune beauté qui m'enivre d'amour autant que celle-là...

" Ah! Marie ma Mère, je comprends maintenant. Oui, j'ai compris pourquoi je me plairais à vivre avec les jeunes filles, à les aimer et à me laisser aimer d'elles. D'un autre côté, je comprends aussi que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de la parole de Dieu. Par conséquent, si la parole de Dieu a pu servir de nourriture à Jésus durant quarante jours et quarante nuits, pour quelle raison l'amour de Dieu ne pourrait-il pas combler le peu d'amour que je ressens dans mon corps?

" Je veux que mon amour trouve sa satisfaction, son bonheur, en dehors des plaisirs des sens; mais pour en arriver là, il faut que l'amour de Dieu remplisse mon coeur, il faut que je sois enveloppé d'un ardent amour pour Dieu.

" O Mère, n'oublie pas d'accroître dans mon âme l'amour de Dieu, afin que cet amour entretienne et développe ma force, qu'il m'attire uniquement vers Jésus ton Fils.

" O Mère, je me sens réellement très faible, mais, confiant dans ta protection maternelle, j'ai la ferme assurance de pouvoir garder la chasteté parfaite. "

 

(F-81-d)

" Allons, Thérèse, permets que je te donne un baiser pour te dire ma profonde affection, de même que ma reconnaissance et mon entière confiance.

" Oh! Thérèse, comme je suis heureux! heureux au point d'en verser des larmes, des larmes qui me comblent de joie.

" Aujourd'hui, je sais qu'avant longtemps, la porte du ciel va s'entrouvrir, pour me permettre de m'envoler à ta suite en présence de la Très Sainte Trinité, et jouir éternellement de l'Amour.

" Thérèse! Thérèse! comment pourrais-je exprimer parfaitement le bonheur que l'on goûte dans la souffrance, et la vie éternelle dans le ciel!

" Oh! souffrance! Tu es un mystère, et seul celui qui sait aimer peut trouver en toi le bonheur. Tu finiras par disparaître, mais un bonheur indestructible attend celui qui est racheté à cause de toi. "

 

(F-94-e)

" Il est clair que si nous n'aimons pas le prochain pour l'amour de Dieu, notre amour pour Dieu ne peut que se refroidir, car l'amour de Dieu est sans limite, tandis que le nôtre est bien limité. Par conséquent, quand nous aimons en ne nous appuyant que sur notre sentiment, notre amour est bien frivole, il ne peut d'un simple regard combler notre besoin d'amour.

" Si au contraire, nous savons accorder notre amour avec l'amour de Dieu, les deux ne font plus qu'un ensemble, pour se répandre ensuite ailleurs, de sorte que nous entrons en possession d'une source d'amour infini comme l'est Dieu lui-même. "

 

(F-107-c)

Mes sentiments en ce 28 novembre 1949: " A ce que je pense, les saints apôtres, de leur temps ne connaissaient pas la psychologie comme nous la connaissons maintenant; aussi, je suis certain qu'ils ont gagné à Dieu un plus grand nombre d'âmes...En parlant ainsi, je n'ai pas l'intention de mépriser les progrès de la vie moderne, ni d'affirmer qu'il ne faut pas en tenir compte; cependant, il faut faire preuve de sagesse et ne pas abuser des méthodes trompeuses.

" D'ordinaire, le démon fait tout pour mettre dans la tête des psychologues ses pensées et ses ruses, afin de se servir d'eux pour agir à sa place. Le démon est aussi très psychologue, il ne le cède à personne en ce domaine. Par conséquent, ne le laissons pas abuser plus longtemps de nos activités. "

" Si, dans tout ce que nous faisons, nous mettons notre confiance en Dieu, comment ce Père plein de tendresse ne serait-il pas près de nous, quand le lion du péché cherche à nous dévorer?

" Mettons notre confiance en Dieu! Et si nous voulons que notre confiance soit ferme, il faut prier. Si nous voulons que notre prière soit exaucée, il faut réformer notre conduite.

" Ne perdons jamais courage; se décourager, c'est se livrer au démon. Oh! plaise à Dieu que les gens ne se découragent jamais. Mettons notre confiance en Dieu, c'est lui qui nous sauvera de l'ennemi de la patrie, nous surtout les catholiques du Vietnam. "

 

(F-162-c)

" Il ne faut pas battre les enfants. C'est là une loi naturelle qui oblige tous les hommes, comme me l'a dit une fois la Sainte Vierge. La loi naturelle défend de maltraiter les animaux, à plus forte raison défend-elle de battre les enfants."

 

(F-166-d

Sainte Thérèse et la voie de perfection

" Un jour, je parlai à ma soeur Thérèse en ces termes: -"Maintenant que j'ai très peu de travail et beaucoup de temps, veuille me parler, afin que je mette par écrit la voie de perfection que tu m'as enseignée."

" Elle me répondit: -"Qu'est-il besoin que je te parle, petit frère, la voie de la perfection, continue de l'écrire par tes oeuvres."

" C'est tout ce que je me rappelle. "

 

 

Extraits des " Colloques " du Frère Marcel Van

(E-91-b)

Marcel à Marie:

" O Marie, ma Mère bien-aimée, voici le moment de t'ouvrir mon coeur. Je t'aime beaucoup, et tu es la seule que je reconnaisse pour ma véritable Mère. O Mère, en promenade aujourd'hui...j'ai vu une auto qui transportait un groupe d'enfants français; ils avaient l'air très joyeux...Oui, mon coeur, tout comme le coeur de ces enfants, est toujours joyeux. Cependant, mon désir le plus ardent, c'est qu'il y ait quelqu'un pour leur apprendre à aimer Jésus. O Marie, daigne faire ce travail à ma place.

" Je sais que ma mission spéciale est d'apprendre aux âmes à aimer Jésus, et que je dois exercer cette mission tout particulièrement auprès des âmes d'enfants. Quant aux âmes qui imitent les vertus de l'enfance, elles auront d'autres apôtres. Toutefois, ce n'est qu'au ciel que je pourrai remplir ma mission. "

 

(E-102-e et suivants)

Jésus à Marcel:

" Cependant, Marcel, ne manque pas de prier beaucoup pour que les enfants puissent comprendre mon Amour et se livrer à lui tout entier. Le monde tue l'âme des enfants sous mes propres yeux, et moi, que puis-je faire? Ces âmes d'enfants m'appartiennent parfaitement, et pourtant le monde me les ravit pour en faire la proie du démon... Devant mes yeux, les enfants sont pour moi un divertissement... le seul divertissement capable de me consoler, et de m'amener ainsi à étreindre volontiers le monde dans mes bras. Pourtant, le monde veut inoculer dans le coeur des enfants le venin du péché... Hélas! mes petits frères, ne savez-vous pas que votre petit Jésus n'a soif que de vous?

" O mes chers petits frères, je vous ai appelés et attendus avec impatience dès le premier instant de ma conception dans le sein de Marie. Parce que je vous aime, j'ai vécu votre vie d'enfant, j'ai compris votre condition d'enfant. Oh! mes chers petits frères, venez à moi...Si jamais le coeur d'un père n'est triste à cause de ses petits enfants, si jamais un frère aîné n'a le coeur d'abandonner ses petits frères, si jamais un petit ami ne désire s'éloigner de son tout petit ami, il en est de même pour moi, ô mes petits frères. Et non content de cela, je fais encore bien davantage, et à un tel point que seul l'Amour est capable de comprendre la compassion que j'éprouve pour vos toute petites âmes. Petits frères, venez avec moi sur le coeur de Marie...

" Marcel, as-tu bien compris? Il faut arracher les enfants aux ténèbres du monde... Oh! monde, malheur à toi! Si tu n'avais pas les enfants pour donner asile à la tendresse du coeur de Dieu, tu serais anéanti sous le poids de la justice divine...

" Marcel, fais connaître aux enfants le royaume des cieux; c'est là précisément l'héritage qui leur a été promis...Cependant, il est nécessaire de leur faire connaître leur héritage, car s'ils ne le connaissent pas, il est certain qu'ils ne le posséderont pas. Oui, Marcel, il faut le leur faire connaître...puisque c'est là leur véritable richesse; il faut leur apprendre à accepter l'héritage qui leur appartient... "

 

(E-114-a)

Jésus à Marcel:

" ...Sais-tu pourquoi je propose souvent l'exemple des enfants pour conduire les hommes à la perfection? C'est que les enfants, en agissant comme ils le font, sont déjà parfaits; il ne leur reste plus qu'à apprendre à aimer et alors, ils sont vraiment parfaits. Tout homme, quel qu'il soit, doit en arriver là, sous peine de n'être pas admis au ciel. Le royaume des cieux appartient aux petits enfants... Petit frère, dis bien cela aux enfants; dis leur que le vrai Père du ciel leur a déjà réservé leur part d'héritage, et qu'il leur suffit de connaître comment entrer en possession de ce magnifique héritage.

 

 

Extrait de " l'Autobiographie " du Frère Marcel Van

 

(A-349-c)

" Et voici maintenant la dernière parole que je laisse aux âmes dont vous, (le Père Boucher, son directeur spirituel), êtes le représentant, comme la très Sainte Vierge se tenant près de son Fils, Jésus agonisant:

" Je leur laisse mon amour. Avec cet amour, si petit soit-il, j'espère rassasier les âmes qui veulent se faire toutes petites pour venir à Jésus. C'est là une chose que je voudrais décrire, mais avec mon peu de talent, les mots me manquent pour le faire...

De vos enfants, le plus aimant et le plus petit,

J.M.T. Marcel, C.ss.R.

 

-Prions avec le Frère Marcel-

 

 

A Quang-Uyên, en octobre 1942. Van est âgé de 14 ans.

Dans son Autobiographie, Van raconte longuement sa rencontre avec Thérèse à travers la lecture de « l'Histoire d'une âme »...livre existant dans la bibliothèque de la cure. Son âme est transformée depuis ce moment...

 

(A-227-b)

Après avoir reçu la communion, je fus, comme la veille inondé de bonheur, et je versai d'abondantes larmes, moins longtemps cependant que le jour précédent. Encore sous l'influence du bonheur qui m'enivrait, j'eus la hardiesse de dire à Jésus:

 

-O Jésus, mon unique et bien-aimé Maître, vous savez que je vous aime et ne cherche qu'à répondre à vos désirs. Hier soir, malgré mon ingratitude envers vous, vous m'avez appelé à vous suivre sur le chemin de la sainteté. Vous avez fait naître dans mon esprit le désir de devenir un saint; vous m'avez ensuite fait trouver de façon toute simple la petite voie par où vous avez guidé autrefois Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus; enfin vous avez utilisé la main de cette petite sainte pour écrire, à l'usage des petites âmes, les doux conseils qui l'ont orientée elle-même dans sa petite voie. Aujourd'hui, je sais que vous m'aimez et que dans votre immense amour vous vous comportez avec moi comme avec un petit enfant. Oh! combien vous méritez d'être aimé en retour. Désormais je suis décidé de marcher à votre suite selon votre désir. Et pour que chacun de mes pas soit conforme à votre volonté, je désire, ô mon Dieu, que vous m'accordiez une faveur: me donner comme guide Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, afin qu'elle m'apprenne à vous aimer comme il convient, car je suis bien ignorant. Accordez-moi aussi la grâce de persévérer dans votre Amour jusqu'à la fin, pour vous aimer ensuite éternellement dans la patrie de l'Amour réservée à ceux-là seuls qui vous aiment

 

 

-Méditons avec le Frère Marcel-

 

« L'amour et le bien triomphent par le Christ. Nous en faisons tous l'expérience, nous qui avons été baptisés dans Sa Mort pour vivre avec lui, dès maintenant, la vie des enfants de Dieu; nous qui avons reçu son Esprit-Saint, notre force. »écrit le Saint-Père dans son message aux jeunes réunis à Paris le 18 janvier 1997.

 

Le Frère Marcel Van a toujours voulu que la civilisation de l'amour soit signe de l'Amour dans sa famille. L'exemple vécu par elle, dans la difficile période traversée alors par son pays, a valeur de témoignage et peut suggérer bien des méditations sur « l'accueil et la consolation de l'Amour par le repentir et la confiance. » Nous vous proposons les textes qui suivent, vous laissant les parcourir avec le coeur, et en suivant la chronologie indiquée.

En 1938, Joachim Van est, à la Maison-Dieu de Huù-Bang depuis bientôt trois ans et il raconte dans l'Autobiographie: (A-65-a)

«L'année où j'atteignis mes dix ans, la misère devint plus grande encore. Dans toute la région où je me trouvais, la moisson fut perdue à cause de l'inondation. Les gens souffrant de la faim couraient chaque jour à la forêt pour chercher de quoi se nourrir. A la cure, la situation était pire encore; les gens se disputaient chaque grain de riz...L'esprit de charité avait disparu sans laisser aucune trace....

« Maintenant que ces souffrances sont passées, je ne sais quels mots employer pour les décrire... Mais moi, le plus éloigné, et, en ce moment, le plus maltraité, je voulais également profiter de cette occasion pour retourner chez mes parents.

« Malheureusement, l'inondation n'était pas encore finie quand j'appris une nouvelle qui me fit saigner le coeur: dans la région de Ngam-Giao, les digues étaient rompues, et pour comble de malheur, ma famille, réduite à la plus noire misère, devait emprunter de l'argent et se nourrir de potage pour subsister. Cette nouvelle me jeta dans la stupeur, tout comme si on m'avait appris la mort de mon père. Je ne savais que pleurer en secret et confier ma peine à la Sainte Vierge. J'avais l'impression que mes souffrances présentes n'étaient plus aussi amères; je les oubliai comme n'ayant jamais existé, pour ne plus penser qu'à ma famille... Parfois même je pensais que peut-être ma mère et ma petite soeur Tê étaient mortes!...Oh! quel déchirement pour mon coeur! Je sanglotais par moment et me sentais comme pris de vertige.

« Ce n'est que trois mois plus tard que j'appris que toute ma famille était encore vivante, et que même elle s'était enrichie d'un petit frère qu'on appela Joachim Luc...

« Mon Père, à parler ainsi sommairement, vous allez peut-être penser que la situation de ma famille a été subitement modifiée à cause de l'inondation. En réalité cependant, il n'en est pas ainsi. Ce qui a conduit ma famille de l'aisance à la misère, c'est la passion de mon père pour le jeu d'argent... Il rivalisait avec ses amis pour jouer à l'argent, et vint un jour où il a fallu vendre les rizières, engager l'héritage et même les briques de la cour pour satisfaire sa passion du jeu, et acheter du riz. Ma mère, mes frères et soeurs, tous vivaient plus de leurs larmes qu'ils ne vivaient de riz...Malgré cela, mon père restait toujours calme, sans s'émouvoir le moins du monde; et la plus grande souffrance de ma mère n'était pas la perte de l'héritage, mais bien le manque d'amour. Ensuite, mon père, ne sachant plus réfléchir, s'adonnait à l'alcool, il jurait, abandonnait la prière et vivait avec nous comme un homme sans aucune affection. Tous les jours, nous entourions notre mère d'attentions, partageant ses peines et ses joies. Elle restait toujours la colonne qui soutenait la famille, mais plus que personne, elle ressentait dans son coeur de nombreuses blessures... »

 

Le 15 juillet 1944, cette admirable mère accompagne Van jusqu'à l'embarcadère, au moment où il quitte sa famille pour entrer chez les Rédemptoristes, à Hanoi. Elle dit alors à son fils: (A-297-a)

-Mon enfant, nous voilà arrivés près de l'embarcadère; je m'arrête ici et je te souhaite un bon voyage...Rappelle-toi les conseils que je viens de te donner... Prie beaucoup pour moi.

« A ces mots, ma mère se mit à sangloter. Je baissai la tête en silence, laissant moi-même libre cours à mes larmes. Puis ma mère ajouta:

-Combien de souffrances la famille devra encore endurer à cause de ton père!...Cependant, j'accepte tout de bon coeur, puisque c'est là un don de Dieu...Je compte beaucoup sur tes prières. Demande au bon Dieu de me donner plus de courage, demande-lui surtout la conversion de ton père...Je te laisse partir dans l'espoir que tu seras pour la famille et pour moi en particulier une force vivifiante. Mon enfant! Je souffre beaucoup de devoir me séparer de toi! Désormais je ne compte plus te revoir!...Mais puisque Dieu le veut, c'est de bon coeur que je te laisse partir en paix!...

 

En octobre 1946, le Frère Marcel Van, qui a terminé son noviciat, écrit une lettre personnelle à son père. (C-26)

« Cher papa, vous savez bien que vous n'êtes pas un contremaître dans une usine, vous n'êtes qu'un père dans la famille. Cher papa, comment doit se conduire un père dans la famille? Je pense que vous le savez très bien déjà. Papa, un père de famille doit avoir un coeur rempli de bonté et de condescendance. Dieu est notre Père, et il nous appelle ses enfants. Il est notre Père, parce qu'il est infiniment bon...Si Dieu notre Père n'avait pas assez de bonté, il ne mériterait pas d'être appelé père, car pour être appelé de ce nom de père, il faut avoir au coeur une véritable bonté. Or, dans la famille, Dieu veut qu'il y ait quelqu'un qui soit père à sa place, afin de manifester à ses petits enfants la bonté et la douceur de son coeur. Papa, vous avez donc comme rôle de tenir la place de notre vrai Père du ciel, pour manifester sa bonté à notre égard.

« Mais, hélas! mon cher papa, nous attendons encore que cette bonté du père dans la famille se manifeste à nous vos enfants; nous nous demandons même si nous verrons jamais notre attente se réaliser. Pourquoi cela? Parce que notre papa est devenu pour la famille comme un joug lourd à porter.

« Arrivé ici, je n'ai qu'envie de pleurer, et je suis comme dans l'impossibilité de continuer. Cependant, j'ai demandé à Jésus de me donner assez de courage pour vous ouvrir mon coeur d'enfant. Cher papa, s'il ne me reste plus sur terre aucun moyen de toucher votre coeur, quand je serai au ciel, je descendrai sur les lieux pour changer votre conduite, afin que la famille puisse jouir de la paix et d'une véritable joie.

« Etant le père dans la famille, vous devez être le rempart qui la protège. Tous les gestes d'un père, toutes ses paroles et tous ses actes doivent être un reflet de sa bonté et de sa bienveillance...

« Les paroles du père de famille doivent être comme une force tempérée de douceur, quand les enfants se trouvent en face des difficultés et de la souffrance; et pourtant, il semble que plus nous rencontrons de difficultés, plus nous entendons sortir de votre bouche des paroles amères, qui viennent encore aggraver la tristesse et la souffrance de la famille. Il en résulte que la famille est malheureuse.

« Si dans la tristesse on trouve consolation, naturellement la tristesse se change en joie. Au contraire, quand on est dans la joie et qu'on entend des paroles amères, la joie devient tristesse, bien plus, elle se transforme en "Malheur"...

 

Arrêté le 7 mai 1955, le Frère Marcel est condamné à 15 ans de travaux forcés, le 22 mai 1956, par le Tribunal Populaire de Hanoi.

Le 20 juillet 1956, il écrit à son Supérieur, le Père Denis Paquette, du camp de rééducation N°2 de Mo-Chèn: (C-345)

« En ce qui me concerne, depuis le jour où je suis arrivé dans ce camp de Mo-Chèn, je suis très occupé, comme peut l'être un petit curé de paroisse. En dehors des heures de travail obligatoire, je dois continuellement accueillir les gens qui viennent les uns après les autres chercher du réconfort auprès de moi, qu'ils considèrent comme quelqu'un qui ne connaît pas la fatigue. Cependant, ils voient bien que je ne suis pas très fort moi non plus.

« Je suis heureux, car durant ces mois de détention, ma vie spirituelle n'a subi aucun préjudice, et Dieu lui-même m'a fait savoir que c'est sa volonté que j'accomplis ici. Bien des fois je lui ai demandé la faveur de mourir dans ce camp, mais chaque fois il m'a répondu:

-Je suis bien prêt à suivre ta volonté comme tu suis toujours la mienne, mais il y a les âmes qui ont encore besoin de toi; sans toi, il me serait impossible d'arriver jusqu'à elles. Alors qu'en penses-tu, mon enfant?

-Seigneur, c'est à toi d'y penser pour moi.

 

Le témoignage de Madame Anna Nguyên-thi-Lê, soeur aînée du Frère Marcel et de Soeur Anne-Marie Tê, donne sa dimension à la civilisation de l'amour. Il est destiné à Tê, sa petite soeur, religieuse O.ss.R. au Canada depuis 1954:

Souvenirs de notre papa et de notre maman

« Petite soeur Tê,

« Permets que je te donne quelques détails concernant nos parents très chers. Je te fais savoir qu'à partir du moment où la famille s'est réfugiée dans le Sud, (en juillet 1954), la conduite de notre papa a changé subitement de façon extraordinaire, à la surprise de tous.

« Autrefois, papa était très coléreux, grossier, orgueilleux, passionné pour le jeu et abusant de l'alcool. De plus, il se montrait très négligent en ce qui concerne la vie spirituelle.

« Aujourd'hui, il est devenu un chrétien fervent, donnant le bon exemple à tous les gens de son entourage...

« Depuis qu'il a émigré dans le Sud Vietnam, il est fidèle à la récitation du chapelet, à la messe et à la communion quotidiennes...

« De retour à la maison, il n'avait plus cette attitude orgueilleuse et ce caractère difficile avec maman et les enfants. Au contraire, il les traitait avec humilité, il employait souvent des paroles de douceur, pour demander pardon à maman pour toutes les fois où il l'avait fait souffrir.

« Il faut que tu le saches, petite soeur, chaque fois que papa exprimait ainsi son regret et demandait pardon à maman, il le faisait avec une douleur intérieure telle qu'il en versait des larmes, de sorte que toute la famille fondait aussi en larmes. Parfois, il demandait pardon à maman à plusieurs reprises, en présence de ses enfants pour montrer qu'il était un grand pécheur. Petite soeur, papa était devenu un homme très doux.

« Il disait souvent à maman: J'ai été très grossier envers toi, pardonne-moi...

« Puis il versait continuellement des larmes de repentir. Voyant cela, maman, très émue avait pitié de lui et tâchait de détourner la conversation pour lui faire oublier ces choses.

« ...Tu vois par là, petite soeur, que notre papa a reçu de Dieu la grâce d'une force extraordinaire, pour changer subitement de conduite et devenir ainsi un homme plein de douceur et d'humilité.

« J'ai vécu quatre ans comme réfugiée à côté de papa. Malgré la pauvreté et les privations, il régnait dans la famille une atmosphère de paix et de joie, et nous goûtions à vivre avec nos parents beaucoup plus de bonheur que dans le Nord Vietnam...

« Alors qu'autrefois, personne n'osait rien lui dire ni lui faire le moindre reproche, voilà que maintenant, il s'abaisse comme un serviteur dévoué, attentif à rendre à la famille tous les services comme: piocher la terre, cultiver le jardin. Quand papa voyait que maman tardait à revenir du marché, il quittait le jardin pour venir cuire le riz et préparer le repas, de sorte qu'à son retour, le repas était déjà prêt. Et chaque fois que maman revenait ainsi du marché, papa allait au devant d'elle pour la saluer avec empressement. Ce n'était plus du tout comme avant.

« Papa était aussi très attentif à se sacrifier, à s'imposer des privations.

« Quand il commença à se sentir plus faible, plus sujet à la fatigue, maman et moi, nous prenions soin de lui acheter quelque fortifiant ou encore des fruits, mais papa cédait toujours ces choses à d'autres, disant:

-Non, je n'ai pas besoin de ces choses de la terre, je n'ai plus besoin de ces douceurs; d'autres en ont plus besoin que moi. Maintenant que je suis âgé et déjà près de la mort, je sens le besoin de me mortifier pour expier mes péchés, et demander à Dieu la grâce d'une bonne mort.

« Bien qu'il fût dans cet état de faiblesse, papa faisait un effort pour se rendre tous les jours à l'église, réciter le chapelet, entendre la messe et recevoir la communion. Cela dura jusqu'au début de novembre 1958. Après, comme il était devenu très faible et très fatigué, il a dû garder le lit à la maison, et chaque matin, le prêtre lui apportait le Corps du Christ. Chaque matin également, les parents du village et plusieurs paroissiens accompagnaient le Saint Sacrement jusqu'à la maison, et quand le curé retournait, ils restaient pour réciter les prières de l'action de grâce avec le malade.

« Arrivée ici, petite soeur, permets que je te raconte la manière dont papa s'est servi pour demander pardon.

« Le matin de ce jour-là, (c'était environ deux jours avant sa mort), papa a communié comme tous les jours, et après que les personnes présentes eurent terminé les prières d'action de grâces, soudain papa éleva la voix pour inviter maman, Liêt et moi, de même que Luc à s'approcher de son lit, et il dit à maman:

-Chère épouse! Encore une fois, je te demande pardon de toutes mes erreurs, de toutes les souffrances et de toute la honte que je t'ai fait subir depuis le jour de notre mariage.

« Papa, tout en parlant, versait d'abondantes larmes et il en était de même pour maman. Témoins de cette scène, toutes les personnes alors présentes à la maison, furent aussi incapables de retenir leurs larmes. C'était vraiment un spectacle on ne peut plus émouvant et que personne n'avait jamais vu! Papa continua disant:

-Tu sais que je suis un pauvre pécheur, pardonne-moi et prie pour que j'obtienne la grâce d'une bonne mort. »

« Quant à maman, elle demanda aussi pardon à papa pour les paroles amères qu'elle lui avait dites en se querellant avec lui. Elle lui dit:

-Oublions tout cela. Tous les désagréments qui nous sont arrivés durant notre vie, Dieu dans sa bonté et sa miséricorde nous les a déjà pardonnés; tu n'as plus à t'en préoccuper ni à t'en attrister. Vis dans la paix et l'abandon, et prie pour moi afin que le Seigneur m'aide à remplir le rôle qu'il m'a confié dans la famille. »

« Et papa, s'adressant à maman, continua par ces mots:

-Je te remercie pour ta charité, ta patience et ton dévouement à mon égard. Tu m'as toujours aidé avec complaisance, t'occupant de tout pour moi. Que Dieu te le rende. »

Deux jours après, papa mourait. C'était le 25 novembre 1958.

 

Le 10 juillet 1959, le Frère Marcel retrouve son Seigneur, au camp N°2,

Le 14 août 1990, le Père Antonio Boucher, qui termine la traduction en français de ce témoignage rédigé en vietnamien et la transmet à Soeur Anne-Marie Tê, ajoute:

 

« Personnellement, je n'hésite pas à affirmer que le miracle de cette conversion est attribuable en grande partie aux prières et aux souffrances intérieures du Frère Marcel avec celles de toute sa famille. Que Dieu en soit loué et éternellement remercié. »

 

-Témoignages-

 

Dans cette rubrique, le moment semble venu de permettre aux Amis de Van de sentir combien le Frère Marcel est présent à notre monde. Désormais, nous présenterons ici certains des témoignages récents que nous recueillons précieusement pour la Cause. A la fin novembre 1996, nous pouvons en compter plus de 250.

Pour des raisons évidentes de discrétion, nous avons pensé qu'il était préférable de ne donner que la date et le texte du témoignage, laissant la primeur de la totalité de l'information au Tribunal.

 

Le 26 novembre 1958,

le Père Boucher écrit, de Cap Saint-Jacques, à Soeur Anne-Marie Tê, au Canada. Sa lettre confirme bien le témoignage de Madame Lê:

Il faut maintenant que je vous annonce une nouvelle qui vous fera verser bien des larmes, mais qui renferme aussi bien des raisons de vous consoler et de vous réjouir en Dieu.

Votre cher papa, devenu très faible depuis plusieurs mois, a été appelé à une vie meilleure où il n'y a plus ni pleurs ni souffrances. Hier soir, en même temps que votre lettre m'arrivait une lettre du Cher Frère Edmond m'annonçant que votre père était décédé le jour même: le 25 novembre. Ce matin, je partis à 4 heures pour me rendre à Tân Bac assister aux. funérailles. Je suis arrivé au Kyrie de la messe. J'ai dit ma messe à un autel latéral pour le repos de l'âme de votre père. J'ai accompagné sa dépouille jusqu'au cimetière et aspergé sa tombe d'eau bénite. De retour au presbytère, Monsieur le Curé, le Père Yên a fait l'éloge du regretté défunt, en disant qu'il était mort comme un saint. Depuis son arrivée dans le Sud Vietnam, dit-il, il a toujours été très fervent chrétien, acceptant la souffrance avec une parfaite résignation et passant ses journées à prier. Votre chère maman a ajouté qu'hier matin, il a dit à ceux de la famille qui se trouvaient auprès de lui:

« La Sainte Vierge m'a fait connaître intérieurement que je mourrai aujourd'hui. »

Il a ensuite demandé à boire et causait tout naturellement comme s'il eut été mieux que jamais. Vers 10 heures du matin, sans souffrances apparentes, il a expiré doucement, comme quelqu'un qui s'endort. N'étant pas présent à ce moment, je ne puis entrer dans tous les détails, qui pourraient vous intéresser. J'ai demandé à votre soeur Lê de vous raconter le tout en détail, quand ce sera possible. »

 

Ottawa, le 16 octobre 1961

« Ma fille aînée, mère de six enfants, souffrait depuis deux ans d'un mal d'intestin. Je craignais le cancer. A tous les jours, je demandais au cher Frère Marcel de lui faire trouver un médecin qui pourrait trouver la cause de ce mal. Enfin, un troisième médecin lui fut recommandé. Après avoir été sous observation pendant 6 jours à l'hôpital du Sault Ste Marie, où ma fille demeure, il trouva l'infection dans l'intestin, c'était la cause de son mal.

« Depuis deux semaines, aucune douleur; mais il faut observer une diète très sévère. »

Je remplis ma promesse auprès du Cher Frère Marcel maintenant que j'ai eu des bonnes nouvelles de ma fille. Je remercie Dieu de tout mon coeur.

 

En 1996,

de Soeur Anne-Marie Tê, ce détail encore inédit, extrait de ses souvenirs sur son grand frère Van:

...Mon petit frère Van ne se plaignait jamais de ses souffrances, de tout ce qu'il avait souffert ni de tous ceux qui l'avaient fait souffrir. Il ne dévoilait jamais non plus à personne les grâces et les faveurs surnaturelles dont il jouissait dans ses relations intimes avec Jésus, Marie et Thérèse de Lisieux.

Cependant, par rapport à ses intimités avec Sainte Thérèse, nous avions remarqué quelque chose d'inhabituel chez lui.

En effet, vers la fin de l'année 1942, Van nous écrivit pour la première fois. Dans sa lettre, il fit part à la famille de sa joie d'avoir été admis au séminaire de Sainte Thérèse à Langson.

Un peu plus tard, dans une autre lettre, il nous parlait de Sainte Thérèse en nous invitant à lire « l'histoire d'une âme » de cette Sainte, afin de suivre son exemple d'amour, de confiance, d'abandon, etc...Mais ici, au lieu de dire: « Sainte Thérèse » comme d'habitude, il l'appelait du nom de: « Chi-Thanh », la Sainte grande soeur.

Or cette nouvelle appellation de la Sainte étonna tout le monde et fit parler les gens pendant un certain temps, mais personne n'a eu l'idée de lui poser des questions à ce sujet...

 

Van a été admis au petit séminaire de Langson au début de l'année 1942; il a rejoint la cure de Quang-Uyên après le 15 août 1942.

 

Le 12 janvier 1995, de Côte-d'Ivoire.

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu et relu le livre « L'Amour ne peut mourir », vie de Marcel Van de Marie-Michel. Ce livre m'a emporté et j'ai décidé d'en faire mon « guide spirituel ». C'est pourquoi je vous demande de m'envoyer les catalogues et la documentation dont il est fait mention aux dernières pages du livre. Ils me permettront de mieux connaître Van.

Pour me présenter à vous, je dis tout simplement que je suis Ivoirien, en seconde année de philosophie.

Dans l'attente d'une suite favorable à ma demande, recevez mes meilleurs voeux de la nouvelle année 1995. 

 

-Témoignages-

 

Dans cette rubrique, le moment semble venu de permettre aux Amis de Van de sentir combien le Frère Marcel est présent à notre monde. Désormais, nous présenterons ici certains des témoignages récents que nous recueillons précieusement pour la Cause. A la fin novembre 1996, nous pouvons en compter plus de 250.

Pour des raisons évidentes de discrétion, nous avons pensé qu'il était préférable de ne donner que la date et le texte du témoignage, laissant la primeur de la totalité de l'information au Tribunal.

 

Le 26 novembre 1958,

le Père Boucher écrit, de Cap Saint-Jacques, à Soeur Anne-Marie Tê, au Canada. Sa lettre confirme bien le témoignage de Madame Lê:

Il faut maintenant que je vous annonce une nouvelle qui vous fera verser bien des larmes, mais qui renferme aussi bien des raisons de vous consoler et de vous réjouir en Dieu.

Votre cher papa, devenu très faible depuis plusieurs mois, a été appelé à une vie meilleure où il n'y a plus ni pleurs ni souffrances. Hier soir, en même temps que votre lettre m'arrivait une lettre du Cher Frère Edmond m'annonçant que votre père était décédé le jour même: le 25 novembre. Ce matin, je partis à 4 heures pour me rendre à Tân Bac assister aux. funérailles. Je suis arrivé au Kyrie de la messe. J'ai dit ma messe à un autel latéral pour le repos de l'âme de votre père. J'ai accompagné sa dépouille jusqu'au cimetière et aspergé sa tombe d'eau bénite. De retour au presbytère, Monsieur le Curé, le Père Yên a fait l'éloge du regretté défunt, en disant qu'il était mort comme un saint. Depuis son arrivée dans le Sud Vietnam, dit-il, il a toujours été très fervent chrétien, acceptant la souffrance avec une parfaite résignation et passant ses journées à prier. Votre chère maman a ajouté qu'hier matin, il a dit à ceux de la famille qui se trouvaient auprès de lui:

« La Sainte Vierge m'a fait connaître intérieurement que je mourrai aujourd'hui. »

Il a ensuite demandé à boire et causait tout naturellement comme s'il eut été mieux que jamais. Vers 10 heures du matin, sans souffrances apparentes, il a expiré doucement, comme quelqu'un qui s'endort. N'étant pas présent à ce moment, je ne puis entrer dans tous les détails, qui pourraient vous intéresser. J'ai demandé à votre soeur Lê de vous raconter le tout en détail, quand ce sera possible. »

 

Ottawa, le 16 octobre 1961

« Ma fille aînée, mère de six enfants, souffrait depuis deux ans d'un mal d'intestin. Je craignais le cancer. A tous les jours, je demandais au cher Frère Marcel de lui faire trouver un médecin qui pourrait trouver la cause de ce mal. Enfin, un troisième médecin lui fut recommandé. Après avoir été sous observation pendant 6 jours à l'hôpital du Sault Ste Marie, où ma fille demeure, il trouva l'infection dans l'intestin, c'était la cause de son mal.

« Depuis deux semaines, aucune douleur; mais il faut observer une diète très sévère. »

Je remplis ma promesse auprès du Cher Frère Marcel maintenant que j'ai eu des bonnes nouvelles de ma fille. Je remercie Dieu de tout mon coeur.

 

En 1996,

de Soeur Anne-Marie Tê, ce détail encore inédit, extrait de ses souvenirs sur son grand frère Van:

...Mon petit frère Van ne se plaignait jamais de ses souffrances, de tout ce qu'il avait souffert ni de tous ceux qui l'avaient fait souffrir. Il ne dévoilait jamais non plus à personne les grâces et les faveurs surnaturelles dont il jouissait dans ses relations intimes avec Jésus, Marie et Thérèse de Lisieux.

Cependant, par rapport à ses intimités avec Sainte Thérèse, nous avions remarqué quelque chose d'inhabituel chez lui.

En effet, vers la fin de l'année 1942, Van nous écrivit pour la première fois. Dans sa lettre, il fit part à la famille de sa joie d'avoir été admis au séminaire de Sainte Thérèse à Langson.

Un peu plus tard, dans une autre lettre, il nous parlait de Sainte Thérèse en nous invitant à lire « l'histoire d'une âme » de cette Sainte, afin de suivre son exemple d'amour, de confiance, d'abandon, etc...Mais ici, au lieu de dire: « Sainte Thérèse » comme d'habitude, il l'appelait du nom de: « Chi-Thanh », la Sainte grande soeur.

Or cette nouvelle appellation de la Sainte étonna tout le monde et fit parler les gens pendant un certain temps, mais personne n'a eu l'idée de lui poser des questions à ce sujet...

 

Van a été admis au petit séminaire de Langson au début de l'année 1942; il a rejoint la cure de Quang-Uyên après le 15 août 1942.

 

Le 12 janvier 1995, de Côte-d'Ivoire.

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu et relu le livre « L'Amour ne peut mourir », vie de Marcel Van de Marie-Michel. Ce livre m'a emporté et j'ai décidé d'en faire mon « guide spirituel ». C'est pourquoi je vous demande de m'envoyer les catalogues et la documentation dont il est fait mention aux dernières pages du livre. Ils me permettront de mieux connaître Van.

Pour me présenter à vous, je dis tout simplement que je suis Ivoirien, en seconde année de philosophie.

Dans l'attente d'une suite favorable à ma demande, recevez mes meilleurs voeux de la nouvelle année 1995.

 
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