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Noviciat: 1945-1946

CARNET IV

N’est-il pas vrai que "MONSIEUR LE MOI"

est toujours un personnage vénérable?

 Le petit carnet qui porte ce titre a été écrit par le Frère Marcel pendant son noviciat ou peu de temps après.

Quand il m'a remis cet écrit, il m'a dit en souriant :

" Dans les réponses que je donne aux réflexions entendues ici et là de la bouche de certains confrères, mon intention n'est pas de faire la leçon à celui-ci ou à celui-là, mais d'en tirer profit pour ma propre conduite. "

A.Boucher C.Ss.R.

 Le supérieur n'est pas un ange, par conséquent il faut parler...

C'est bien vrai, le supérieur n'est pas un ange, il est comme toi un homme faible et capable de se tromper. Cependant il y a ceci : lorsque tu as à manifester au supérieur des choses qu'il ne comprend pas, tu le fais avec un air de tout savoir, et sur un ton décidé, comme si tu étais un ange, de sorte que le supérieur a bien raison de te contredire.

Tu dois donc faire attention, et si tu penses que le supérieur peut se tromper, es-tu bien sûr de ne pas te tromper toi-même ? La chose la plus certaine, c'est qu'en renonçant à sa volonté propre on ne se trompe jamais.

 VAN

une parole pour aujourd’hui !

 

 

Qu'on atteigne comme moi un certain degré de ferveur, c'est là chose acceptable, mais vouloir monter trop haut comme le font certains individus, c'est courir le risque de dégringoler, sans savoir où l'on s'arrêtera.

Peut-on prévoir quel degré peut atteindre la ferveur médiocre dont tu parles ? Cela ne veut-il pas dire tout simplement qu'on se contente du degré de ferveur déjà acquis sans ambitionner davantage ? Et celui qui se permet une telle conduite peut-il prétendre être en sécurité ? Cela voudrait dire que durant la méditation du matin et du soir tu passes ton temps à sommeiller, qu'à l'oraison de l'après-midi en chambre, tu ne fais que bailler longuement et être distrait... Oui, tu as beau te croire en sécurité, tu finiras par perdre ton âme. Comptant sur ta vertu médiocre pour mépriser ceux qui sont trop zélés, tu en arriveras à te décourager.

En vérité, un certain nombre d'âmes sont dignes de pitié, car, par manque de courage ou du moins par manque de prudence, elles ont pris comme fondement de leur vertu les pratiques extérieures de piété, de sorte que, si elles entendent des paroles de critique ou constatent leur impuissance à progresser dans telle ou telle vertu, elles croient qu'il leur est impossible d'arriver à la sainteté, et alors elles reculent.

Ces gens-là ne sont dignes que de pitié, et on ne doit pas les mépriser. Il n'y a que les prétentieux comme toi qui soient dignes de mépris. Tu t'appuies sur ton mince bagage de ferveur pour mépriser les autres, précisément parce que tu n'es pas aussi fervent qu’eux. Bien souvent, tes efforts médiocres comparés à ceux des autres, sont comme un grain de sable comparé à une montagne, et pourtant tu considères cela comme étant déjà suffisant.

Le royaume des cieux appartient à ceux qui savent se faire violence; quant à ceux qui sont tièdes, tout ce qu'ils méritent, c’est que Dieu les vomissent de sa bouche.

VAN

une parole pour aujourd’hui !

Evidemment, il faut bien parler ainsi, et personne n'ignore qu'en entrant dans la congrégation, il faut renoncer à sa volonté propre et obéir aux supérieurs. Cependant, selon moi, si le travail entrepris est raisonnable et utile au bien commun, on doit s'efforcer de le poursuivre jusqu'au bout; si on parle toujours de renoncement à la volonté propre et qu'on reste à rien faire, il est entendu que je n'approuve pas la chose.

Oui, ce que tu dis là semble raisonnable; tout homme de bon sens doit admettre qu'il ne faut jamais négliger l'intérêt commun. Il est rare de trouver quelqu'un qui ne s'occupe que de l'intérêt commun, et qui s'y consacre jusqu'au bout. Aussi, celui qui resterait sur place sans bouger ne mériterait que le mépris. Cependant, il ne faut pas te tromper, n'est-ce pas ? Fais bien attention à ce que ton "moi égoïste" ne reste d'abord indifférent, pour se montrer ensuite orgueilleux et menaçant, ce qui serait d'autant plus difficile.

Donc en toutes tes actions tu dois conformer ta volonté à celle de Dieu. Et pour savoir si ta volonté est conforme à celle de Dieu, examine pour voir si tu te soumets avec ténacité à la volonté des supérieurs.

Bien des saints ont beaucoup souffert dans leur recherche du bien commun, parce qu'ils ont été contrariés par la volonté de leurs supérieurs, et pour cette raison, ils ont dû laisser tomber dans l'oubli ce bien commun. Malgré cela, ils ont reçu leur récompense, parce qu'ils ont su oublier Dieu pour Dieu. Ils avaient compris que le bien commun qui l'emporte sur tous les autres, c'est "l'Obéissance".

VAN

une parole pour aujourd’hui !

 

C’est très incommode pour les Frères coadjuteurs ! Ils ne sont pas instruits, et ne cessent de vouloir en montrer aux autres.

 Il est illettré et il parle de littérature. Les gens du monde méprisent d'ordinaire ceux qui ne connaissant rien, parlent comme s'ils connaissaient tout.

Cependant, si on examine la chose à fond, le plus grand inconvénient vient uniquement de ton "moi égoïste". Fier de ta science et de tes parchemins, tu ne peux supporter une remarque motivée, ni une humiliation, de sorte que cette science est comme un masque qui te couvre le visage. Tu méprises les gens illettrés, mais est-il bien sûr que tu possèdes plus d'expérience et de vertu qu'eux?

Il te faut donc avant tout reconnaître que pour mériter le nom d'homme instruit, tu dois savoir regarder la vérité. Or la Vérité, c'est l'humilité.

VAN 

une parole pour aujourd’hui

 

Oh! à quoi bon me montrer la Règle ? J'ai fait les vœux depuis plus de dix ans, et tous les jours j'ai la règle entre les mains; quelle compétence avez-vous pour vouloir m'en imposer ?

 

Alors, interroge-toi pour voir, et pose-toi cette question: la règle que tu as habituellement entre les mains, est-ce vraiment la Règle approuvée par le Saint Siège ? N'est-ce pas plutôt une règle que tu as élaborée spécialement pour toi ?

Et dans cette règle, on parle de quoi ? Y est-il question d'obéissance et de renoncement à la volonté propre ?

VAN

 

une parole pour aujourd’hui

 

Allons ! Allons ! n'exagérez pas. Il y a la règle, sans doute, mais que faites-vous de cette coutume que l'on suit jusqu'à maintenant ? Dans la vie, il faut s'adapter aux circonstances présentes, car si l'on fait toujours appel à la règle, alors...

 

Alors quoi ? Alors, c'est sans doute insupportable pour ton égoïsme ? Oui, il en est bien ainsi; la règle est une chose très désagréable pour ton "égoïsme". Il n'y a que les coutumes qui conviennent aux religieux paresseux qui soient capables de te mettre à l'aise.

Alors, il serait bien regrettable de les laisser tomber, n'est-ce pas ?

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

Allons! ne me parlez pas comme à quelqu'un qui est entré dans la Congrégation hier soir!...

 

- Et toi, examine-toi de nouveau, pour voir si, depuis ton entrée en religion, il y a peut-être plus de 10, 20, 25 ans, ta conduite a vraiment été digne d'un religieux au même degré que celle d'un nouveau venu entré dans la Congrégation hier soir.

Examine-toi d'abord, ensuite tu critiqueras les autres.

VAN

 

une parole pour aujourd’hui

 

Ce supérieur est une homme qui s'irrite facilement; et à mon avis, alors...

 

Alors, quoi ? Fais bien attention, et ne te fatigue pas trop à raisonner. Tu dois te rappeler que, hier après la messe de minuit, tu as librement élevé la voix pour dire d'un ton solennel : Moi... un tel, je renouvelle mes vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance...

Par conséquent, aujourd'hui, ne te hâte pas de trop raisonner, de peur que tes vœux d'hier ne deviennent autant de mensonges. Car c'est manquer à la parole donnée que de violer une promesse.

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

Que de fois j'ai parlé. Que de fois aussi le supérieur m'a répondu : Ce n'est pas nécessaire...

 

C'est tout à fait exact, il n'y a rien de nécessaire, si ce n'est d'agir conformément à la sainte volonté de Dieu. Considère bien que cette volonté de Dieu se cache dans les supérieurs, de sorte que tu dois toujours leur obéir malgré toutes les difficultés, si tu veux faire preuve d'un véritable amour pour Dieu.

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

...Oui, mais les supérieurs s'appuient sur des raisons insignifiantes...

Est-ce que la Congrégation du T.S. Rédempteur est un ordre austère comme celui des Cisterciens et des Trappistes ?...

Bien, si tu affirmes que les supérieurs s'appuient sur des raisons insignifiantes pour protéger la pauvreté individuelle des religieux, alors, interroge-toi toi-même, pour voir dans quel livre tu as puisé tes critiques. "L'homme de loi" qui a plaidé ta cause, n’est-ce pas ton "vieil homme" lui-même ? Il n'est pas étonnant alors que tu critiques si fort. Il y a cependant ceci d'ennuyeux, c'est que "ton homme de loi" est le fils de l'esprit d'orgueil. Tu as donc le libre choix entre obéir à ton "vieil homme", ou y renoncer pour obéir à Dieu. Ton salut à toi, (religieux rédemptoriste) dépend de ton obéissance ou de ton refus d'obéir.

Si tu veux obéir à ta volonté propre, tu iras nécessairement contre la volonté de Dieu; mais si tu veux te soumettre à la sainte volonté de Dieu, tu devras renoncer à ta volonté propre. Cela est laissé à ton propre choix.

Pose-toi toujours cette question: Pourquoi es-tu entré dans la Congrégation?

Puis, le regard fixé sur la Croix, réponds d'une voix sincère et ferme, comme

 

le Divin Rédempteur:

Pour obéir...jusqu’à la mort...

Et mourir du genre de mort

Que Dieu voudra.

 

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

Voyez ce Père et ce Frère. Ils sont habiles dans leurs relations extérieures, ils parlent toujours avec douceur, et leurs paroles sont comme une musique agréable à l'oreille... Mais pourquoi ce supérieur, lui, est-il si insupportable ?

Ah ! tu es aussi bien rusé, n'est-ce pas ? Tu te sers de la belle apparence de celui-ci, pour peindre le visage de celui-là; tu prends l'exemple de quelqu'un qui te plaît pour critiquer celui qui ne te plaît pas, et surtout dont tu ne peux dire du mal qu'en son absence, car en sa présence, tu dois toujours te montrer humble et obéissant.

Le démon t'a présenté un moyen habile pour te venger ! Ainsi donc, "ton moi" garde toujours l'allure d'un "vieux renard", louant le bien dans celui-ci, pour en conclure au mal dans celui-là.

Oui, parce que ce supérieur a parfois froissé ton "égoïsme", t'obligeant à te mettre à genoux, te reprenant de tes manquements, tu le trouves insupportable !

La vérité blesse, et les gens tels que toi la trouvent dure à entendre.

Sois donc sur tes gardes, et ne laisse pas ton "moi" égoïste user de ruse au point de risquer le bonheur de ta vie et même ton âme.

 

VAN

une parole pour aujourd’hui !

 

A parler franchement, j'avais déjà bien calculé mon affaire pour réussir, mais par suite de l'opposition du supérieur, j'ai été forcé de céder malgré moi...

Allons! Jésus t'a appelé dans la congrégation non pas pour te permettre de réussir dans tel ou tel travail; tout ce qu'il veut de toi, c'est que tu renonces à ta volonté propre, pour accepter sa croix, afin que tu puisses avec lui te sanctifier et sauver les âmes. Pourquoi encore te plaindre ? Si tu te plains, c'est pour l'unique raison que tu ne veux pas obéir.

 

VAN

 

une parole pour aujourd’hui !

 

Tout novice que tu es, tu te permets d'agir ainsi...

 

Et toi qui as fait les vœux perpétuels depuis plus de dix ans, tu restes toujours le même, ce qui veut dire que tu laisses encore ton "vieil homme" relever fièrement la tête pour la moindre chose, refusant de pardonner même à ceux qui t’ont blessé sans le vouloir.

Que cela se produise chez un nouveau venu, passe encore; mais que toi, après de longues années de vie religieuse, tu agisses encore ainsi, on ne peut le passer sous silence..

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

Vu qu'il est supérieur, il faut bien qu'il parle ainsi pour sauver les apparences; mais, à mon avis, je défie n'importe qui dans cette maison de pouvoir suivre la volonté du supérieur.

 

A ce compte-là, tu es le seul à valoir quelque chose. Tu considères la recommandation du supérieur comme une parole dite pour acquit de conscience, sans se préoccuper que les confrères de la maison exécutent sa volonté. Qu'on obéisse ou non, tant pis. C'est là une erreur très dommageable. La prochaine fois, ne laisse pas ton "vieil homme" affirmer de pareilles sottises. Il faut se servir uniquement de l'œil de la foi, pour reconnaître que la recommandation du supérieur est précisément une chose que Dieu veut nous voir observer.

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

Tu as fait les vœux après moi, et tu exiges d'être au rang des aînés ? Il faut que tu saches que j'ai fait les vœux perpétuels il y a déjà plus de dix ans; il ne faut pas croire que c'est là peu de chose.

 

Oui, tu as tout à fait raison; un inférieur qui exige d'être supérieur fait évidemment preuve d'un peu d'orgueil. Cependant, à supposer que tu ne sois pas comme les autres, tu n'irais certainement pas jusqu'à les jalouser comme tu le fais. En réalité, c'est uniquement parce que tu soupçonnes les autres, que, les voyant s'impatienter un peu, tu penses aussitôt qu'ils veulent t'opprimer. A en juger d'après ta conduite, tu dois reconnaître franchement que tu cherches encore la première place, et que tu es beaucoup plus orgueilleux que les autres.

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

A mon avis, ce travail aurait dû être fait depuis longtemps déjà; mais chaque fois que j'ouvre la bouche pour en parler, le supérieur refuse, disant qu'il n'a pas d'argent. C'est parce qu'il a l'autorité que le supérieur parle ainsi, car, de l'argent, il n'en manque pas...Il y a ceci...

Oui, de fait, il y a ceci...,que pour la moindre chose, tu voudrais t'en prendre au supérieur, n'est-ce pas ? Dès qu'on te touche tu cries; si la soupe n'est pas assez salée, tu te plains; si le riz n'est pas cuit bien à point, tu n'es pas content; avant que tes souliers ne soient usés, tu veux les mettre de côté, et tu voudrais changer de soutane, alors qu’elle n'est pas encore rapiécée...etc. Je te le demande, qu'y a-t-il de plus honteux qu'un religieux qui ne vit pas selon le vœu de pauvreté qu'il a émis, et qui viole même son vœu d'obéissance ?

Rappelle-toi bien que le supérieur a le droit de contrôler tous tes travaux, même s'il s'agit d'un travail raisonnable, bon en soi, ou nécessaire, excepté ce qui est du domaine spirituel, où des limites lui sont imposées. Mais quand il est question de tel ou tel travail, de telle ou telle organisation, etc...le supérieur a le droit de contrôler ou de refuser même si cette affaire était avantageuse pour lui, ou de nature à lui attirer des louanges. Et dans ce cas, nous sommes tenus d'obéir.

A plus forte raison quand tu réclames des choses importunes, comme d'acheter ceci, d'arranger cela, d'organiser les choses de telle ou telle manière, de bâtir telle maison, d'en démolir une autre, si bien que le supérieur, agacé de mille manières, te manifeste son mécontentement. Souvent aussi, si les supérieurs refusent, c'est uniquement pour ton bien, et non parce qu'ils veulent refuser.

Cependant, c'est avant tout à "ton vieil homme" que tu donnes toujours raison. Et souvent tu es triste de le voir maltraité.

 

VAN

une parole pour aujourd’hui !

 

Quand il s'agit d'obéissance, on n'a pas à raisonner.

 

Oh ! comme le dit un certain saint, à quoi bon parler encore d'intérêt commun ? Et pourtant, il faut quand même s'occuper de l'intérêt commun avec les confrères..

Ne va pas te tromper, et rappelle-toi ceci : l'intérêt commun qui prime tout, c'est de savoir s'humilier et obéir parfaitement aux supérieurs. Celui-là travaille au bien commun, qui ne sait qu'obéir.

VAN

 

une parole pour aujourd’hui

 

Moi, je suis simple, je dis les choses telles qu'elles sont. Tout ce qui est tortueux d'une façon ou d'une autre, je le déteste. A cacher les choses, on n'en arrive souvent qu'à faire de la peine aux confrères..

Cela est vrai. Tout le monde aime la simplicité et a en horreur la duplicité. Mais, où trouver l'homme vraiment simple ? Il est aussi rare que le vrai pauvre dont parle l'Imitation qui dit que pour le trouver, il faut aller jusqu'aux extrémités du monde. C'est-à-dire qu'il faut la chercher chez les âmes qui ne vivent plus selon leurs tendances naturelles, mais dont la vie, transformée par la grâce, est devenue toute surnaturelle, de sorte que, tout en vivant sur la terre, elles ont le coeur

bien loin de la terre.

Tu te vantes d'être simple, de dire les choses telles qu'elles sont; pourtant, si on te touche un peu, tu te plains, et tu critiques, à la moindre contrariété. Ensuite, tu veux tout entendre, tout savoir, et plus encore, tu veux que tout le monde sache que, malgré tout, tu as une grande expérience de la vie.

Tu as encore cette mauvaise habitude de rapporter aux autres ce qu'on a dit d'eux en bien ou en mal, semant ainsi la discorde entre les confrères, et causant beaucoup de peine à ceux qui sont de bonne volonté. Voyons ! ce n'est pas là avoir la simplicité; c'est être simple en paroles seulement, ou étaler les apparences de la simplicité, pour gagner les coeurs et tromper les bonnes gens. Ainsi donc, tu n'as, en réalité que l'écorce de la simplicité, tandis que ton coeur est rempli de haine, de jalousie, de flatterie, qui à la moindre occasion se manifestent extérieurement.

Il n'en est pas du tout ainsi de la simplicité. Elle est en tout semblable au petit enfant encore au berceau, qui ne se vante pas, ne dénonce pas, qui a toujours l'âme en paix, et qui en toute occasion ne peut s'exprimer que par son sourire ou ses larmes. C'est ainsi que doit être une âme simple, pour mériter d'être appelée de ce nom.

Donc, pour savoir si oui ou non tu possèdes la simplicité, examine-toi toi-même.

VAN

une parole pour aujourd’hui !

 

Après une faute, quand on le corrige, il lève encore la tête pour protester.

 

Il t'est permis de corriger les confrères de leurs manquements, mais plaise au ciel que tu saches d'abord leur pardonner et prier pour eux; alors ta correction serait plus facilement acceptée. Mais, en ces occasions, tu dresses la tête, et tu accables le coupable de reproches qui lui font perdre contenance, et lui, blessé au vif, ne peut que se dresser fièrement pour répondre à ton attitude arrogante. Si tu veux que le prochain use de condescendance envers toi lors d'une correction, il faut que tu agisses aussi de même envers le prochain. Ce que tu ressens toi-même lorsqu'on te corrige, tu dois comprendre que les autres le ressentent également quand il sont corrigés.

 

VAN

une parole pour aujourd’hui

 

Encore novice, et pourtant si curieux?

 

Et toi, dans une même circonstance, tu regardes tout comme ce novice. Alors pourquoi, étant toi-même curieux, reproches-tu aux autres leur curiosité ? Serait-ce parce que tu as fait les vœux, que tu peux te permettre d'être curieux à ta fantaisie ? Non, sûrement non. Mais quand tu veux adresser un reproche à quelqu'un, il faut d'abord t'examiner toi-même. Si tu constates que tes manquements sont plus nombreux que ceux d'autrui, dis-toi bien que Dieu permet les manquements chez le prochain pour t'apprendre à examiner tes propres manquements et à t'en corriger. Ne cherche pas à dénicher les fautes des confrères, condamne d'abord tes propres fautes.

 

VAN

une parole pour aujourd’hui

 
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